“Merci Richard” : les gilets jaunes des Près d’Arènes rendent hommage à l’un des leurs

Elian Barascud Publié le 6 décembre 2025 à 17:13 (mis à jour le 6 décembre 2025 à 17:19)
Ce samedi 6 décembre, les gilets jaunes du rond-point de Près d'Arènes ont rendu hommage à Richard Abauzit, figure militante montpelliéraine

Richard Abauzit, figure militante Montpelliéraine connue entre autre pour son engagement dans le mouvement des gilets jaunes, s’est éteint le 27 novembre dernier. Après des obsèques où 200 personnes se sont réunies au funérarium de Grammont ce samedi 6 décembre, ses camarades ont tenu à lui rendre un hommage sur le rond-point des Près d’arènes

“C’était un grand optimiste, jamais résigné”, confie Danielle, gilet jaune du rond-point de Près d’Arènes, la voix tremblante. Syndicaliste, inspecteur du travail puis gilet jaune : pendant trente ans, Richard Abauzit a été de tous les combats à Montpellier. Il s’est éteint le 27 novembre dernier à l’âge de 76 ans, victime d’une maladie.

Richard Abauzit faisait partie du noyau dur des gilets jaunes du rond-point des Près d’Arènes. (DR)

Ce samedi 6 décembre, après une cérémonie ayant rassemblé 200 personnes au funérarium de Grammont, ses camarades gilets jaunes ont tenu à lui rendre hommage sur le rond-point de Près d’Arènes, sur lequel ils ont inlassablement distribué des tracts deux fois par semainedepuis sept ans. “C’est lui qui écrivait tous nos communiqués nourris de nos discussions”, sourit Danielle.

Un “bourreau de travail”

Eliane, une militante montpelliéraine présente sur le rond-point, a connu Richard bien avant novembre 2018. “Au début des années 2000, nous avions un collectif qui s’appelait le CROAC : collectif de résistance et d’offensive anti-capitaliste. On organisait des fausses manifestations de riches dans le Polygone, avec des slogans comme “le SMIC à un euro c’est déjà trop”, on rigolait bien”, se remémore Eliane, qui décrit Richard comme une “force tranquille”.

Chantal, quant à elle, militait avec Richard au Front de Gauche, aux alentours de 2012, ainsi que dans diverses assemblées citoyennes du quartier Clémenceau-Figuerolles. Elle se rappelle d’un “bourreau de travail fiable et très organisé, doué dans l’éducation populaire pour expliquer des choses simplement”. Une qualité qu’il mettra à profit dans “Comment résister aux lois Macron El Khomri et compagnie”, un livre co-écrit avec un certain Gérard Filoche, inspecteur du travail comme lui. “On lui a envoyé énormément de gens qui avaient des problèmes au travail, il les a beaucoup aidé”, affirme Chantal.

“L’impression d’avoir perdu un grand-père”

Bruno, gilet jaune des Près d’Arènes, dit avoir “l’impression d’avoir perdu un grand-père.” “C’était avant tout un rassembleur, un médiateur hors-pair. Tout groupe humain est sujet à des tensions, et Richard a toujours trouvé un chemin pour faire avancer le groupe malgré les difficultés”, décrit-il, tout en louant la “curiosité intellectuelle” et la “capacité d’écoute” du militant. “On est en phase de transition, un bout de lui persiste en nous, et il veut qu’on continue le combat pour la justice sociale”, ajoute Bruno.

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