À l’université Paul-Valéry, « le mot de la rentrée, c’est précarité »

Elian Barascud Publié le 5 septembre 2023 à 18:19 (mis à jour le 1 décembre 2023 à 11:33)

Inflation, manque de logement… À l’heure de la pré-rentrée sur le campus, les syndicats étudiants montpelliérains tirent la sonnette d’alarme et donnent des pistes de mobilisation

Sur les divers stands présents pour la pré-rentrée à l’université Paul-Valéry, Emma et Lucie, porte-paroles du SCUM (Syndicat de Combat Universitaire), dressent le bilan des derniers chiffres parus concernant la précarité étudiante.

«  Selon un rapport national de l’UNEF [un autre syndicat étudiant, NDLR], on note 14 % du coût global de l’alimentation et de l’électricité, soit 25 % de dépenses en plus par rapport à 2017. Le coût de la vie moyen à Montpellier, c’est 1 165 euros. Mais si on additionne le plafond maximal des bourses, 633 euros, et le montant maximal des APL, 233 euros, le compte n’y est pas. »

Depuis lundi 4 septembre, elles voient défiler sur leurs stands plusieurs étudiant·e·s sans logements, qui se plaignent du coût élevé des loyers à Montpellier. «  Et le CROUS peut accueillir seulement 9 % des étudiants Montpelliérains dans les cités universitaires », précise Lucie. «  L’an dernier, nous avons recensé une cinquantaine d’étudiants et étudiantes sans logements. »

Plus de bourses

Pour elles, il faudrait que le CROUS dispose de plus de logements neufs. «  On demande également l’augmentation des bourses et la généralisation des repas à un euro pour tous et toutes, boursiers ou pas. » Car l’alimentation pèse de plus en plus lourd dans le budget des étudiant·e·s, avec un reste à vivre souvent très modeste après le paiement des autres dépenses incompressibles. En témoigne l’affluence lors des distributions alimentaires organisées par le syndicat l’an passé. « On a touché plus de 5 000 étudiants et étudiantes sur l’année, soit entre 100 et 200 à chaque distribution », détaille Emma. « Le mot de la rentrée, c’est vraiment précarité. »

De son côté, Sam, de Solidaires-étudiants, indique des problèmes fréquents d’attributions des bourses, ou des situations excluantes de celles-ci. «  Dans quelques cas, certains étudiants étrangers ont des bourses, mais la plupart n’en ont pas. C’est aussi le cas de personnes en rupture familiale, où tout un tas de parcours individuels complexes. » Face à cette situation, Solidaires étudiants propose des accompagnements pour aider les étudiant·e·s via des permanences hebdomadaires. Elles ont lieu le vendredi, de 12 à 14 heures, dans leur local syndical, au 108 maison des étudiants, à Paul-Valéry. Comme le SCUM, leurs militant·e·s luttent pour une augmentation des bourses.

Des pistes de mobilisations

Pour la presse, un « marronnier » est un sujet qui revient inlassablement chaque année. Et pour le SCUM, cela pourrait être leur campagne des « sans-facs », ces étudiant·e·s privés de place en licence ou de master à cause de la sélection à l’université.

« On a déjà été contacté par une centaine d’étudiants sans master cet été, et la liste risque de s’allonger », déplore Emma. Lucie complète : « On inclut ça dans la précarité, car perdre le statut étudiant, c’est perdre les bourses, sans certitude de trouver un travail derrière. Surtout pour ceux et celles qui n’ont pas de place en master, car avec seulement une licence aujourd’hui, c’est dur de trouver un emploi… »

Pour informer les étudiant·e·s concerné·e·s par les diverses problématiques et organiser des mobilisations, le SCUM donne rendez-vous le 11 septembre à 18 heures pour une réunion de présentation de la faculté, le 15 septembre à 18 heures pour une réunion concernant les étudiants et étudiantes sans inscriptions à l’université et le 21 septembre à 18 heures pour une réunion concernant le manque de logement à Montpellier. Toutes ces réunions se feront dans l’amphi 4 de la faculté Paul-Valéry, campus de la Route de Mende.

Le syndicat Solidaires-étudiants organisera quant à lui sa réunion de présentation mercredi 13 septembre à 16 heures, dans son local.

E. B.

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