Béziers : après une journée de grève réussie, les infirmiers du bloc veulent continuer à se mobiliser

L’hôpital va mal. Après les urgentistes, ce sont les infirmiers du bloc opératoire qui se mobilisent. Soutenu par Force ouvrière, le syndicat national des infirmiers du bloc opératoire (SNIBO) ont appelé à des blocages de blocs opératoires partout en France. Appel dont vingt-huit des trente infirmiers du bloc opératoire de l’hôpital de Béziers se sont saisis jeudi dernier en se mettant en grève.

Ce qui a mis le feu aux poudres : les propositions d’Agnès Buzyn, ministre de la santé, pour « renforcer la coopération au sein des services d’urgence ». Les grévistes de Béziers s’inquiètent que l’on demande à des infirmiers peu qualifiés de pratiquer des soins jusque-là prodigués par les infirmiers du bloc opératoire. Ils préféreraient que davantage de moyens soient alloués pour la formation. L’enjeu est aussi d’aboutir à une augmentation des salaires par une prime spécifique due à la pénibilité du travail et par une indexation revalorisée des salaires par rapport au coût de la vie. Le désinvestissement de l’État dans la santé publique est inquiétant : si la qualité des soins baisse à cause d’un manque de moyens, le risque est grand que se développe un accès à la santé à plusieurs vitesses, avec des cliniques privées très efficaces et très chers d’une part, et un service public médiocre d’autre part.

Bien décidés à ne pas laisser les soignants et les malades dans les griffes du capital, les infirmiers du bloc opératoire de Béziers se sont donc mis en grève jeudi dernier. Le délégué syndical CGT des hôpitaux de Béziers nous explique comment et pourquoi : « Les grévistes se sont organisés en assemblée générale, pour prendre démocratiquement les décisions avec tout le personnel investi dans le mouvement. Un collectif s’est également monté, le collectif Bloc CHU Béziers. Le tout en lien avec les infirmiers du CHU de Montpellier, qui ont de leur côté déposé le préavis de grève pour la journée de jeudi. Un rassemblement avec pancartes et distribution de tracts s’est fait jeudi matin devant l’hôpital. » Six grévistes ont tout de même été assignés à leur travail au nom du service minimum.

Et le mouvement continue ! Une nouvelle journée de grève est d’ores et déjà programmée pour le 3 octobre, et une coordination se monte avec les équipes de bloc opératoire de Montpellier et de Sète. Affaire à suivre…