Déambulation antimilitariste à Montpellier pour le centenaire de l’armistice de la « grande guerre »

Le Poing Publié le 10 novembre 2018 à 19:44 (mis à jour le 25 février 2019 à 20:26)

Galvanisées par la chorale du cri du cœur et la batucada, environ 70 personnes ont manifesté aujourd’hui à Montpellier à l’occasion du centenaire de l’armistice de la première guerre mondiale. À l’heure où Macron commémore Pétain, cette joyeuse marche – notamment organisée par le NPA, la CGA et l’assemblée contre les violences d’État – entendait « porter une parole antimilitariste », dénoncer les « représentants de l’État qui versent des larmes de crocodile sur les ‘‘morts de la grande guerre’’, minimisant le sort des ‘‘fusillés pour l’exemple’’ » et souligner que les guerres « servent à faire main basse sur les ressources d’un pays […], à s’enrichir sur la production et la vente d’armes et à s’assurer de juteux chantiers de reconstruction ».

Le rouleau compresseur militaro-sécuritaire

Les manifestants se sont arrêtés devant le centre de recrutement des armées, près de la gare, pour dénoncer « une institution du meurtre organisée » et une « vaste opération de décervelage à l’encontre de la jeunesse ». Des affiches ont été collées sur les murs du centre pour détourner la campagne de communication du gouvernement pour attirer de nouvelles recrues. « L’État français a voulu nous faire croire que ses guerres étaient humaines et pacificatrices […], alors qu’elles défendent un ordre mondial impérialiste toujours plus mortifère » résume un extrait d’un texte distribué aux passants.

Le cortège s’est aussi arrêté devant la gare, devant Chorus et devant la sécurité sociale, respectivement pour dénoncer la « militarisation de la police » (banalisation des grenades et des LBD40 pendant les manifestations) ; « la sale guerre anti-migrant de l’agence européenne Frontex » (qui dispose de 26 hélicoptères, 22 avions légers et 113 navires, livrés par des multinationales comme Thales ou Airbus) ; et pointer du doigt « l’augmentation constante du budget des armées tandis que nos droits sociaux régressent toujours plus » (le budget 2019 prévoit une augmentation d’1,7 milliards d’euros et… le gel des pensions de retraite).

Prochain rendez-vous pour continuer à organiser la lutte antimilitariste : samedi 17 novembre à 18h à la libraire « La Mauvaise Réputation » (20 rue Terral, Montpellier).

Texte des organisateurs de la manifestation :

Refusons l’armée, refusons les guerres, Construisons un monde de paix !

Cette année a lieu le centenaire de l’armistice de la première guerre mondiale. Le 11 novembre, les représentants de l’état et les militaires organiseront des commémorations pendant lesquelles ils verseront des larmes de crocodile sur les « morts de la grande guerre », minimisant à leur habitude le sort des « fusillés pour l’exemple » oubliant de rappeler les condamnations pour crimes de fraternisation, de contestations ou de sabotages de l’industrie de guerre. Préparant une nouvelle fois les prochains conflits par leur propagande médiatique de masse nationaliste et militariste. À cette occasion nous voulons porter une parole antimilitariste car ils nous apparaît qu’elle reste d’actualité et peut-être même plus nécessaire que jamais pour prévenir d’un [nouveau] conflit armé ! Depuis des siècles, les états provoquent, organisent ou soutiennent des conflits permanents sur toute la surface du globe. L’état français en particulier.

Depuis des dizaines d’années, ils ont voulu nous faire croire que ces conflits présentaient désormais un caractère humain et pacificateur, ce ne sont que mensonges menés au nom des droits de l’homme, alors qu’ ils défendent un ordre mondial impérialiste, dans une compétition mondialisée toujours plus mortifère. Cette propagande a su freiner les énergies anti-militaristes. L’actualité nous rappelle sans cesse qu’une guerre c’est avant tout des êtres humains qui s’entretuent laissant derrière eux la désolation et la mort non seulement de militaires mais aussi de civil-e-s hommes, femmes et enfants.

Au delà de la condamnation morale de toutes les guerres, nous tenons à souligner qu’elles sont partie intégrante et structurante d’un système capitaliste avide, servant à faire main basse sur les ressources des pays ou se déroulent les conflits, à s’enrichir sur la production et la vente d’armes et à s’assurer de juteux chantiers de reconstruction. Ces périodes de guerre sont aujourd’hui devenues omniprésentes et permanentes en raison du développement du complexe militaro-industriel qui n’a de cesse de tester ses dernières innovations. Ce dernier parvient même à s’imposer dans les lieux dépourvus de conflits armés au travers de ses prolongations sécuritaires et grâce l’utilisation d’un ennemi devenu mondial « le terrorisme».

Nous ne pouvons condamner la guerre sans nous attaquer à l’armée dont elle est la principale raison d’être. Tant que des troupes seront formées par les états, des armes inventées et fabriquées pour asseoir la domination des “empires politiques et économiques”, nous ne pourrons vivre en paix. L’armée, institution du meurtre organisée, est aussi une vaste entreprise de décervelage particulièrement à l’encontre de la jeunesse avec l’instauration du service national universel, les liens école/armée et les campagnes publicitaires de recrutement, une arme aux mains de l’état pour la défense des classes dominantes et contre toute tentative de renversement du « désordre » établi. On peut d’ailleurs toujours voir l’armée intervenir dans les conflits sociaux dans différents endroits du globe et ça a été le cas en France dans un passé pas très éloigné. Le budget militaire en progression constante se fait au détriment des services essentiels à la population comme la santé ou l’éducation. Les ventes d’armes enrichissent les plus puissants au détriment des populations qui périront sous les feux des dernières innovations meurtrières. En France, la dissuasion nucléaire est au centre de la politique militaire. Sur toute la terre, la prolifération des armes nucléaires se poursuit en faisant peser une menace mortelle sur les êtres vivants et l’ensemble de l’humanité. Contre les inégalités, contre tous ces dangers, contre le militarisme construisons ensemble un monde sans frontière, libéré de l’oppression, de l’exploitation, et du capitalisme. Construisons un monde de paix !

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