Gestion de l’eau dans l’Hérault : le collectif Coord’eau 34 dénonce des discussions “antidémocratiques”

Jean-Luc Uedre Publié le 9 avril 2025 à 13:58 (mis à jour le 9 avril 2025 à 16:33)
Une soixantaine de personnes a manifesté devant le Conseil Départemental le mardi 8 avril pour dénoncer des "discussions antidémocratiques" à propos de la gestion de la ressource en eau dans l'Hérault. ("Le Poing")

Rassemblé ce mardi 8 avril au siège du département, le collectif Coord’Eau 34 a montré son mécontentement par rapport au projet de “retenues hivernales” du Département de l’Hérault, qu’il qualifie de “mégabassines”. Les militants dénoncent la tournure autoritaire et “antidémocratique” des discussions

“L’eau c’est la vie”, affirme Céline, membre du collectif Coord’Eau 34. L’eau, c’était aussi le sujet au cœur des discussions ce mardi 8 avril au Conseil Départemental de l’Hérault, où s’est tenu un comité stratégique sur l’évaluation de sept projets de “retenues hivernales, selon les termes retenus par la collectivité. Le collectif Coord’Eau 34, constitué de plusieurs associations, privilégie l’usage du mot “mégabassines”.

Mourvedre, membre du collectif assure, “qu’il s’agit bien de mégabassines, notamment en terme de volume des différents bassins envisagés”. (On parle de 170 000 à 2 050 000 mètres cubes d’eau pour des surfaces allant de 12 à 10 hectares). Sur les sept projets initiaux, quatre ont finalement été retenus, rapporte le Midi Libre. Le collectif formé il y a peu près deux ans se pose en défenseur de l’eau. Il dénonce “l’accaparement et la privatisation d’un bien commun” qui doit faire l’objet de “choix collectifs et partagés” pour la gestion de cette ressource. “Ces mégabassines serviront majoritairement à la viticulture”, affirme Mourvedre. Il reconnaît que les projets ne prévoient pas “un pompage des nappes phréatiques”, en revanche, “ils prendront de l’eau” de divers fleuve set autres cours d’eau.     

“La démocratie c’est cause toujours”  

Devant les grilles du Conseil Départemental, une horde d’agents de sécurité et de policiers sont présents pour empêcher l’entrée du collectif dans l’hémicycle. “On veut rentrer” , s’exclame plus d’une soixantaine de personnes. Pour Mourvedre, il est évident que des “décisions majeures concernant la gestion de l’eau doivent inclure les citoyens”. Si le collectif a souvent été invité aux différentes “réunions de concertation” et de discussions organisées par le Département au sujet de ces projets, ce n’est pas la cas du comité stratégique qui s’est tenu ce 8 avril. La presse n’y a également pas été conviée, au motif qu’un communiqué sera envoyé à la fin de la réunion. “Ça interroge sur la démocratie”, questionne Mourvedre. 

Céline, viticultrice se dit “outrée par cette méthode” et dénonce des décisions “arbitraires”. Anne-Marie, membre du collectif Coord’Eau 34, renchérit :”Ils prennent notre avis, alors que leurs projets sont déjà bien ficelés”, dit-elle, avec un souffle d’exaspération. Elle ajoute : “Ils utilisent même nos arguments pour faire du greenwashing par-dessus… Ce n’est pas comme ça la démocratie”. Une militante présente au rassemblement, rappelle sourire taquin aux lèvres : “La dictature c’est ferme ta gueule, la démocratie c’est cause toujours.”

La Coord’Eau 34 envisage de mener des recours juridiques, et une manifestation est prévue le 24 mai prochain.

Contacté, le Département de l’Hérault a déclaré que Le Poing “ne faisait pas partie des médias accrédités” pour recevoir le-dit communiqué de presse sus-mentionné.

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