Hugues Moutouh, préfet de l’Hérault, démantèle un troisième bidonville à Montpellier

Le Poing Publié le 26 octobre 2021 à 21:14
Lors de l’expulsion du bidonville du Zénith 2, le mercredi 8 septembre. Image d'illustration. Crédit photo : La Mule du Pape

Lundi 25 octobre, le même jour que l’expulsion d’un squat habité par des familles albanaises, le préfet de l’Hérault Hugues Moutouh a envoyé la police démanteler un troisième bidonville de Montpellier, avenue Nina Simone.

Moutouh est en guerre. Quelques heures à peine après que deux familles albanaises soient expulsées de leur habitation squattée près de l’avenue Clémenceau, et pendant que l’une d’entre elles était embarquée dans un avion direction Tirana, un troisième bidonville de Montpellier, situé avenue Nina Simone, a été démantelé par la police.

Les 59 habitants sont pour le moment relogés dans un ancien EHPAD réquisitionné par les services de la préfecture. Mais ne pourront y rester après la fin de la trêve hivernale, le 30 avril 2022.

La préfecture justifie sa décision en mettant en avant l’incendie du 16 septembre, survenu dans des circonstances troubles. Cette nuit-là, une riveraine aurait aperçu un homme circuler autour du campement vers 5h du matin, juste avant le début du sinistre. Un autre témoin, interviewé par le média Rapports de Force, dit avoir aperçu à la même heure deux hommes en scooter lancer deux bouteilles d’essence enflammées sur des caravanes vides. Une dizaine de véhicules ont été détruits par les flammes, sans qu’aucune victime ne soit à déplorer.

Ce n’était pas le premier incendie, mais le troisième depuis le début du mois d’août. De nombreuses intimidations auraient également été exercées sur les habitants. L’avocate de plusieurs familles de ces bidonvilles, maître Elise de Foucault, a déposé une plainte auprès du procureur de la République. La troisième évacuation également, après celles du campement du Mas Rouge et du camp dit de “Zénith 2”, respectivement le 1er et le 8 septembre.

Pour le moment la préfecture de l’Hérault ne s’est pas scandalisée de ces mystérieux actes d’extrême violence, et semble faire peser en pratique toutes leurs conséquences sur les habitants des camps de fortune montpelliérains.

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