Marche climat. Moins de citoyens, plus de peuple

Quatre jours après le vote de la Loi Climat à l’assemblée ce sont 115 000 personnes qui ont battu le pavé en France avec pour mot d’ordre : Loi Climat, échec du quinquennat. A Montpellier, ce sont quelques 1500 personnes qui se rassemblaient peu avant 14h00 ce dimanche 9 mai sous l’Arc de Triomphe. A Sète, 300 personnes se sont elles retrouvées à l’appel de Alternatiba ; la LDH, l’association locale le 51, Attac et rejoint par les occupant-es du théâtre Molière.

A Montpellier, cela fait déjà un certain temps que la lassitude de faire des marches climat se fait entendre. Les associations climat locales telles que Greenpeace, Anv-Cop21 ou Alternatiba ne se saisissent presque plus, pour l’heure, de l’organisation de ces marches et seul-es les « citoyen-nes » de Citoyen Pour le Climat, s’époumonaient à rappeler que c’était à cause de la Loi Climat au rabais que les « citoyens [sont] en colère ». Il semblerait que ces dernier-es n’aient pas encore découvert les colonnes du Poing, pour y comprendre, que n’est citoyen-ne que celui ou celle possédant des droits civils et politiques en opposition, par exemple, aux personnes étrangères. Un choix des mots que l’on veut bien croire innocent mais qui n’en relève pas moins de l’usage, pas même conscientisé, de privilèges d’une classe blanche et bourgeoise. Le cortège du collectif Changeons le Système Pas le Climat était également présent mais aussi des visages familiers des Gilets Jaunes puisque fin du monde, fin du mois, même combat contre le capital.
Nul besoin d’être analyste politique pour se rendre compte que la Loi Climat est bien loin d’être le seul échec du quinquennat. De même, nul besoin d’aller chercher très loin pour faire craquer le vernis à peine verdâtre et si peu socialiste des élus de la majorité du département. Bien décidé à mettre cela en lumière, la lutte contre la route du L.I.E.N s’est mise en spectacle tout au long du parcours, retraçant sur 17 grandes pancartes l’historique de ce projet inutile, ses promesses d’avenir nauséabondes et surtout la lutte qui en découla et les herbes, folles et sauvages, qui poussent inexorablement depuis la MER et la forêt rasées. Extrait :

Et si le prochain grand rendez-vous climat faisait entendre la révolte du peuple, terrible et pacifique qui déracine un roc et épargne un brin d’herbe ?
Ô peuple ; seulement, lui, ne trompe jamais
Quand, l’oeil fixe, et debout sur sa grève sacrée,
Et pensif, on attend l’heure de sa marée.
(V. Hugo)

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