Montpellier : des néonazis agressent un militant syndical au festival des fanfares

Le Poing Publié le 3 juin 2024 à 14:07 (mis à jour le 4 juin 2024 à 18:59)
Des militants néonazis du Bloc montpelliérain lors d'un collage (DR, photo datée du 1er juin 2024, quelques heures avant les agressions dénoncées au festival des fanfares)

Ce samedi 1er juin, vers 22h30, au festival des fanfares, des néonazis du groupuscule Bloc montpelliérain ont attaqué un militant syndical à coup de poing. Il a déposé plainte

C’est un communiqué unitaire, signé par plusieurs associations, syndicats et parti de gauche, qui a donné l’alerte ce dimanche 2 juin. Ce samedi 1er juin, un militant syndical qui participait au festival des fanfares, dans le quartier des Beaux-Arts, s’est fait agresser par des militants d’extrême-droite.

Contacté par Le Poing, il raconte : « Il était 22h30, j’étais entre la place Krasucki et la rue Lakanal, j’allais chercher une bière, puis j’ai aperçu entre huit et dix militants du Bloc montpelliérain. En quelques secondes, on m’attrape par l’épaule, je me retourne et je prends une grosse patate dans la bouche. C’était ciblé, c’est une agression à caractère politique. Je me suis réfugié derrière le stand d’une association du Petit Bard. »Après un passage aux urgences, il a déposé plainte au commissariat.

Le communiqué relatant les faits évoque quant à lui des « lancers de projectiles sur un stand tenu par des femmes voilées, [un] téléphone cassé d’une passante qui filmait » et « plus tôt dans la journée, une personne transgenre et syndicaliste menacée, prise à partie et filmée par le même groupe au parc Méric ». Une autre témoin indique avoir vu quatre individus se masquer non loin de la Place Krasucki quelques minutes avant les faits.

Le Bloc montpelliérain, dernier-né des fachos locaux

Face au vieillissement de la Ligue du Midi et à l’abandon de l’activisme de feu Génération identitaire (localement reconvertie en Jeunes d’Oc après sa dissolution), le mouvement fasciste montpelliérain, marqué par de fréquentes recompositions (le dernier groupe en date était Jeunesse Saint-Roch), semble se stabiliser autour du Bloc montpelliérain.

Des militants du Bloc montpelliérain en train d’intimider le journaliste Ricardo Parreira, le 26 janvier sur la place de la préfecture à Montpellier. Au premier plan, Dorian M. sympathisant de l’ancien groupe Jeunesse Saint-Roch. Avec une casquette noire, Ongwé « Louis » L. G., membre du même groupe.

Créé début janvier, ce groupe nationaliste-révolutionnaire, c’est-à-dire néonazi, a comme logo un éclair blanc sur fond bleu, reprenant l’iconographie des fascistes anglais et italiens du Blocco Studentesco, lié à Casapound. Ce groupe déclare aspirer à une « régénération spirituelle et physique », notamment par les sports de combat, et d’ailleurs implanté dans le mouvement des active clubs, des clubs de combats d’extrême-droite.

Le militant syndical affirme avoir reconnu deux membres du groupe qui l’a agressé : Dorian M. et Ongwé « Louis » L. G. Des témoins confirment. Ces deux militants néo-nazis, anciens membres ou sympathisants du groupe Jeunesse Saint Roch et du collectif “South Face”, à l’origine de plusieurs agressions, avaient intimidé le journaliste indépendant Ricardo Parreira le 26 janvier à Montpellier, jour de la manifestation des agriculteurs. Le soir-même de la manifestation, le collectif antifasciste de la Jeune garde publiait un communiqué dans lequel ils dévoilaient une photo ou l’on voit Dorian M. faire un salut nazi.

Quelques heures avant l’agression du 1er juin au festival des fanfares, un canal telegram néonazi publiait une photo d’une dizaine de militants du Bloc montpelliérain, prenant la pose devant un collage qu’ils ont réalisé, où figure une croix celtique, symbole d’extrême-droite.

EDIT : Contactés, les organisateurs du festival des fanfares n’ont pas donné suite à nos sollicitations à l’heure de publication de l’article (14 heures ce lundi 3 juin), et ont répondu plus tard dans l’après-midi qu’ils se réunissaient ce lundi soir pour en parler entre eux avant de communiquer sur la question.

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