Montpellier : Asteras, un club omnisports populaire et révolutionnaire
Club omnisports créé en 2020 à Montpellier, Asteras pose dès sa charte de fondation des valeurs de solidarité et anticapitalistes. Le club entend politiser le sport au service des luttes tout en le rendant accessible à tous·tes
Article initialement paru dans le journal papier numéro 40 du Poing, “Un autre sport est possible”, en mars 2024.
En 2020, trois camarades créent Asteras, club omnisports permettant un accès simple et sans formalité administrative à des entraînements réguliers. Avec aussi en ligne de mire une volonté de ramener le club dans la ville, de l’utiliser comme un outil politique de socialisation, d’échanges. Pas seulement comme un espace d’activités physiques décorrélé du reste de la vie de la cité. Aujourd’hui le club omnisports propose des cours de foot, de yoga et de boxe. Tous les parcours de vie et tous les niveaux se retrouvent ensemble chaque semaine. Eddy, l’une des personnes donnant les cours de boxe confie : « O nfait notre maximum pour que chacun·e se sente à l’aise avec les exercices. Donner ou recevoir un coup par exemple ce n’est pas anodin, aucun exercice n’est obligatoire, ce qui compte c’est la notion de plaisir ».
Le sport « populaire » tel que le fait vivre Asteras doit aussi être accessible à tous·tes sans condition financière, physique, de genre ou administrative. Populaire aussi car « on sort de la professionnalisation, les adhérent·es ne payent pas pour recevoir une prestation, on sort d’une logique de marchandisation du sport » nous dit Eddy. L’auto-organisation et l’horizontalité sont de mise. Mathieu, membre fondateur d’Asteras, ajoute : « C’est très important pour nous d’avoir des retours pour mieux accompagner toutes les personnes ».
Pour Asteras la pratique sportive est un des outils pour faire jonction et créer du commun, amener les membres vers une politisation plus accrue mais aussi décloisonner des milieux qui ne se croisent pas. Faire société et tisser des liens, se retrouver le temps d’un week-end en arrivant avec des niveaux de « conscientisation et de politisation » différents, permet de se réapproprier « racine et identité sociale sans rentrer dans le schéma identitaire classique, propre à l’extrême-droite » et au contraire rester « ouverts sur le monde et l’internationalisme ».
Par exemple, après l’assassinat de Nahel, un match avait été dédié à la famille de l’adolescent. Et des banderoles portant des messages « contre toutes les guerres » ou contre le système mafieux de la Fifa, fleurissent régulièrement aux abords des terrains. Si le sport est à l’image de la société, il est urgent de multiplier ces espaces.
Khalie Guirado
Plus d’infos : Club_Asteras_Montpellier sur Instagram ou Facebook.
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