Montpellier : cinq ans après, les gilets jaunes de Près-d’Arènes sont toujours là

Elian Barascud Publié le 20 novembre 2023 à 10:58 (mis à jour le 1 décembre 2023 à 11:26)
Les gilets jaunes de Près-d'Arènes étaient rassemblés ce samedi 18 novembre pour les 5 ans du mouvement.

Ils étaient une cinquantaine, ce samedi 18 novembre, sur le rond-point de Près-d’Arènes, pour fêter le cinquième anniversaire du mouvement. Si celui-ci est mort, certains continuent le combat d’autres manières

Cinq ans pile après le début du mouvement des gilets jaunes, le 17 novembre 2018, les klaxons d’automobilistes résonnent encore en signe d’encouragement quand ils passent au niveau du rond-point de Près-d’Arènes et de son groupe de gilets jaunes, toujours actif. Si leur légalisme (toutes leurs actions sont déclarées en préfecture) ou leur verticalité a pu être critiquée par d’autres groupes de gilets jaunes, personne ne pourra leur reprocher un manque de ténacité.

Richard Abauzit, figure centrale du rond-point, toujours affublé de son dossard fluorescent devant le pique-nique improvisé par les personnes présentes, explique : “Ce n’est pas tant l’anniversaire qui est important, on le fête chaque année. Il n’y a pas beaucoup de ronds-point qui ont tenu dans la durée. Ce qui compte, c’est le plaisir à être toujours ensemble.”

Depuis cinq ans, le rond-point est toujours occupé deux fois par semaines, et les gilets jaunes qui y sont investis distribuent “entre 800 et 1000 tracts” par semaines aux automobiliste sur l’actualité sociale et politique du moment. “On discute toujours avec la population et on a des encouragements, donc c’est dur d’arrêter”, confie Richard. “On nous dit souvent que tant qu’on est là, tout n’est pas perdu. Les gilets jaunes sont une lame de fond, ils ont rassemblé énormément de monde et ont tissé des liens durables dans une période historique de basculement où le capitalisme devient de plus en plus insupportable pour beaucoup de gens.”, analyse le militant.

Pour Sabine, une autre figure du rond-point, la lutte continue, gilet-jaune ou pas. “Rien de ce qu’ont soulevé les gilets-jaunes n’a été résolu. C’est un mouvement qui n’a pas été au bout, mais qui a imprégné durablement la population.” Si bien que certains des Près-d’Arènes continuent de s’inscrire dans les autres mobilisations avec leur fidèle chasuble, notamment les manifestations contre la réforme des retraites ou plus récemment, en soutien à la grève des salariés d’Onet. Pour elle, un autre mouvement de cette ampleur est toujours imaginable. “Cela ne repartira pas de la même façon, et ça n’aura pas la même forme, mais ce qui est sur, c’est que les gilets jaunes sont un fil rouge qui continuera d’irriguer les luttes sociales.”

E. B.

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