Montpellier : la députée Insoumise Rachel Keke a échangé avec les grévistes d’Onet
A la veille de leurs deux mois de grèves, les salariés de l’entreprise qui gère le nettoyage du CHU de Montpellier ont reçu ce jeudi 9 novembre la visite de Rachel Keke, qui a été porte-parole d’une grève de 22 mois à l’hôtel Ibis de Batignolles, pour échanger sur leurs expériences de luttes. De nouvelles négociations avec la direction d’Onet sont prévues ce vendredi 10 novembre
“On est pas fatigués”, scandaient les grévistes en musique, ce jeudi 9 novembre aux alentours de midi, malgré des visages aux traits tirés par 59 jours de grève. Ils demandent de meilleures conditions de travail, une augmentation de salaire, prime équivalente au treizième mois et refusent un dispositif de contrôle qu’ils doivent remplir à chaque prestation de nettoyage.
Partage de récits de luttes
Et sur les coups de midi et demi, comme les grévistes l’avaient annoncé dans leur conférence de presse du 7 novembre dernier, la députée France Insoumise Rachel Keke leur a rendu visite sur leur piquet de grève pour échanger avec eux. Avant son mandat de députée, Rachel Keke a été porte-parole de la grève des femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles. Un conflit de 22 mois qui s’est soldé par une victoire pour les femmes grévistes.
“Ne lâchez rien, la lutte paye ! Sachez que sans vous, ils [la direction] ne sont rien !” a-t-elle affirmé aux grévistes. “Nous, on a eu beaucoup de soutiens, c’est ça qui fait tenir. Vous aussi, vous n’êtes pas seuls. Je suis fière de vous.” La France Insoumise a par ailleurs donné de l’argent à la caisse de grève, “quelques centaines d’euros” selon des militants, et a annoncé que le mouvement allait la partager dans ses réseaux. “Nous pendant 22 mois, on a tenu, sous la pluie, la neige, on jouait au foot, on dansait, même à Noël on était sur le piquet de grève avec les enfants” , a continué Rachel Keke.
“Ce retour d’expérience nous pousse à continuer”, a réagit Khadija Bouloudn, déléguée syndicale CGT-ONET du CHU. “Depuis qu’on est en grève, la direction a fait remplacer les arrêts maladies qui n’étaient pas remplacés lorsque nous étions encore au travail, c’était à nous de boucher les trous”, a-t-elle expliqué à la députée, qui a posé de nombreuses questions sur leurs conditions de travail.
Des négociations prévues
Selon Khadija Bouloudn, la direction d’Onet l’aurait appelé mercredi 8 novembre au soir pour lui proposer de revenir à la table des négociations ce vendredi 10 novembre à 11 h 30. ” Ils disent qu’ils sont prêt à lâcher quelque chose si nous aussi on lâche un peu de notre côté, la direction dit que la situation n’est bonne ni pour elle, ni pour nous”, décrivait la déléguée syndicale. “Mais si les négociations échouent, on est prêt à continuer la grève.”
E. B.
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