Montpellier : la fac de droit opposée à la réintégration de Coronel de Boissezon en ses murs
Alors qu’il avait été condamné à 14 mois de prison dont six ferme et à cinq ans d’interdiction d’exercice de ses fonctions dans un établissement public suite à son implication dans l’attaque d’étudiants qui occupaient un amphithéâtre le 22 mars 2018, le conseil national de l’éducation supérieure et de la recherche avait ramené la sanction du professeur d’histoire du droit à 4 ans. Le conseil de la Faculté de Droit vient de voter une motion s’opposant à sa réintégration Rue de l’Université.
22 mars 2018, 23 h 37, un commando armé et cagoulé frappe des étudiants occupant un amphithéâtre de la fac de droit à Montpellier contre Parcoursup. Les 20 et 21 mai 2021, sept prévenus comparaissent devant le tribunal correctionnel. Parmi eux, Jean-Luc Coronel de Boissezon, professeur d’histoire du droit à la faculté de droit de Montpellier, connu pour ses prises de positions réactionnaires et ses accointances avec le groupuscule identitaire La Ligue du Midi, est jugé pour des violences en récidive et écope de 14 mois de prison dont 6 ferme. Parallèlement, une procédure administrative s’était soldée par une interdiction d’enseigner. Mais Coronel de Boissezon, qui s’était entre-temps recyclé comme enseignant à l’ISSEP, l’école de formation des cadres de l’extrême-droite dirigée par Marion Maréchal à Lyon, a fait appel de cette décision, et vient d’être partiellement entendu.
En effet, dans une décision du 23 mai 2022, le conseil national de l’éducation supérieure et de la recherche a ramené sa sanction a quatre ans. Il aurait donc pu réintégrer la faculté de droit l’an prochain. L’université de Montpellier peut encore se pourvoir en cassation.
C’est ce que réclame une motion contre la réintégration de Coronel, votée à la majorité (31 voix sur 34 exprimées), en conseil de la Faculté de Droit le 30 mai dernier :
« Après avoir pris connaissance de la décision de la décision du CNESER en date du 23 mai, le Conseil de la Faculté de Droit et de Science politique se prononce en faveur d’un pourvoi en cassation, et, en tout état de cause, souligne les risques de dysfonctionnements du service et de troubles à l’ordre public qui accompagneraient le retour sur site de Monsieur Coronel. A cet égard, le Conseil demande à ce que l’affectation soit prononcée dans un autre établissement ».
Voilà que la fac de droit de Montpellier est débarrassée de l’un de ses éléments les plus fascisant…
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