Montpellier : manifestation de soutien à la Palestine interdite par le préfet, le tribunal administratif casse l’arrêté

Elian Barascud Publié le 20 octobre 2023 à 11:18 (mis à jour le 1 décembre 2023 à 11:28)
La manifestation du 21 octobre a été interdite par le préfet. (Photo d'illustration/Le Poing)

Dans un arrêté préfectoral du 19 octobre François-Xavier Lauch, préfet de l’Hérault, interdit une nouvelle fois la manifestation de soutien au peuple palestinien prévue ce samedi à Montpellier, mais le tribunal admnistratif a annulé l’arrêté

Bis repetita. Après avoir interdit la manifestation de soutien à la Palestine de samedi dernier, le préfet de l’Hérault François-Xavier Lauch réédite cette semaine, en faisant interdire la manifestation prévue ce samedi à 15 heures pour soutenir le peuple palestinien et demander l’arrêt des bombardement à Gaza à l’arrêt de tram Plan Cabanes. Les motifs : “Au regard de son objet, du caractère récent de l’attaque du Hamas, du nombre important de victimes et d’otages exposés à un risque d’exécution, des violents affrontements, toujours en cours entre l’État d’Israël et le Hamas, la tenue d’une manifestation de soutien au peuple palestinien constitue, en elle-même, une atteinte à la dignité humaine et un trouble à l’ordre public.”

De plus, le préfet de l’Hérault, évoque la présence à cette manifestation de militants du collectif BDS 34, un collectif de lutte contre l’appartheid Israélien, en les qualifiant de “radicaux” et en évoquant des actions “d’incitations publique à la haine”, notamment des appels au boycott de produits Israéliens dans les supermarchés ou des tags sur les locaux du Parti socialiste datant de 2013.

Les autres arguments justifiant l’interdiction sont le “risque d’attentat”, et le fait que les manifestations répétées le samedi à Montpellier suscitent “l’exaspération des commerçants.”

Une audience en référé libertés a eu lieu ce vendredi 20 octobre à 16 heures au Tribunal administratif de Montpellier, introduit par l’Association France Palestine Solidarité 34 contre cet arrêté préfectoral. Le Tribunal administratif a jugé que le risque de trouble à l’ordre public n’était pas caractérisé, la manifestation est donc autorisée.

Répression nationale

Alors que Gérald Darmanin avait annoncé l’interdiction de toutes les manifestations pro-palestiniennes, le Conseil d’État estime qu’il appartient “aux seuls préfets” de prendre la décision “au cas par cas”. Mais quoi de plus logique pour François-Xavier Lauch, qui a travaillé deux ans dans le cabinet du Ministère de l’intérieur, que de s’aligner sur ses positions ?

Car depuis le début de la guerre le 7 octobre, les voix exprimant un soutien à la Palestine sont réprimées : Interdictions de manifestations, expulsion d’une militante palestinienne venue en France pour des conférences, associations de soutien à la Palestine accusées “d’apologie du terrorisme” par Gérald Darmanin. Cela va même plus loin ; Selon nos confrères de Rapports de force, le secrétaire de l’UD CGT 59 a été interpellé à 6 heures du matin à son domicile et placé en garde à vue. En cause, un tract du syndicat sur le conflit israélo-palestinien. La CGT appelle à un rassemblement devant le commissariat central de Lille pour réclamer sa libération, ainsi que celle de la secrétaire administrative de l’UD qui a subi le même sort. Jusqu’où ira la répression des voix qui s’opposent au conflit ?

E. B.

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