Montpellier : rassemblement en mairie contre l’inaction de l’État en matière de logement

Le Poing Publié le 2 avril 2024 à 12:58
Le collectif Robin des Toits a mené une action symbolique en mairie de Montpellier ce mardi 2 avril pour demander la réquisition de logements vides. ("Le Poing")

Ce mardi 2 avril, le collectif Robin des Toits a mené une action symbolique à la mairie de Montpellier pour marquer la fin de trêve hivernale. Ses militants demandent la réquisition de logements vides pour y loger des sans-abris. Une délégation a été reçue

Dans l’enceinte de la mairie, le son du froissement des couvertures de survie brandies par une quinzaine de militants sont bientôt recouverts par les slogans : “Delafosse honte à toi, tout le monde mérite un toit.”
Après avoir occupé une ancienne auberge de jeunesse vide pour demander sa réquisition, les militants du collectifs Robin des Toits ont mené une action dans le hall de la mairie de Montpellier ce mardi 2 avril. L’auberge de jeunesse dont ils demandaient la réquisition étant au cœur d’un projet avec Emmaüs, leur objectif est désormais de maintenir la pression auprès des autorités. par ce happening, il souhaitent marquer symboliquement la fin de la trêve hivernale, qui permettait aux locataires de ne pas être expulsés.

“Il y a toujours 1 000 à 1 500 personnes à la rue à Montpellier selon la préfecture. C’est la responsabilité de l’État, qui ne fait que baisser le nombre de logements d’urgence disponibles”, décrit Cécile, membre du collectif Robin des Toits. “Si Delafosse [maire de Montpellier, ndlr] ou ses enfants étaient à la rue, ils ouvriraient des gymnases. Cela se fait ailleurs, comme en région parisienne pour accueillir des mineurs non accompagnés. On demande que la mairie attaque l’État en justice pour inaction, mais la mairie nous a répondu que cela ne servait à rien. Delafosse dit que 50 % de son agenda est dédié à la sécurité, mais la sécurité ce n’est pas que des flics partout, c’est aussi avoir un toit sur la tête.” Outre les réquisitions de logements vides appartenant à l’État, le collectif milite également pour un encadrement des loyers.

Un boucan qui fait son effet : François Vilette, adjoint au cabinet du maire, arrive soudain pour parler aux manifestants : “Non je ne cherche pas à vous mettre dehors. Ce n’est pas le moment, notre maire a perdu son père, il vit un moment difficile. Le collectif demande une entrevue, ce que le François Vilette accepte.

A la sortie de cette entrevue, Yves-Michel, membre du collectif, débriefe : “La mairie a botté en touche concernant la plainte auprès de l’État, et que l’Etat finance déjà d’autres actions en matière de logement, comme la résorption des bidonvilles. Ils ont dit qu’ils étaient une mairie de gauche, et qu’ils faisaient déjà ce qu’ils pouvaient. Ils ont parlé des 300 logements intercalaires qu’ils ont construits en trois ans, ça nous parait peu. Le point positif, c’est qu’ils nous ont proposé une réunion de travail sur ce sujet à condition qu’on écrive un courrier au maire. D’ici là, on va continuer de se mobiliser.”

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