Réformes des retraites à Montpellier : l’effet “samedi” fait encore grossir les rangs
Ils étaient 35 000 personnes selon la CGT et 20 000 selon la police à défiler dans les rues de Montpellier ce samedi 11 janvier contre la réforme des retraites. Un cortège massif, mais mou, qui réjouit autant qu’il interroge sur la suite de la mobilisation
13 h 30, les Rives du Lez sont noires de monde sous un soleil radieux. Difficile de s’y retrouver tant la foule, compacte, arrive de tous les côtés et s’agglutine sur les marches jouxtant la Place de l’Europe. 14 heures pétantes, la manifestation se met en marche, CGT en tête, après quelques prises de paroles.
Dans le cortège, on trouve des jeunes, des familles, et surtout, des gens pour qui faire grève n’est pas forcément possible, et qui voient en cette manifestation une occasion de clamer leur colère. Sans oublier les traditionnelles organisations syndicales, de nombreux gilets jaunes, le syndicat du jeu vidéo, un bloc anticapitaliste assez conséquent (UCL, NPA, AG contre la vie chère…), et un cortège étudiant touché par le départ en vacances.
Très vite, le mot circule : “On est plus nombreux que la dernière fois.” On se retourne, s’observe, des sourires se lisent sur les visages. Mais alors que le camion de la CGT arrive sur le Boulevard Louis Blanc, la tête de cortège peine à répondre au slogans poussifs et répétées telle une rengaine auto-persuasive, et avance dans une absence de bruit inversement proportionnelle à la masse de manifestants en présence. La pesanteur prend le pas sur l’enthousiasme. Arrivée au Peyrou, le-dit camion s’arrête. D’autre syndiqués prennent la tête de la manifestation, qui cette fois-ci s’élance vers la Préfecture avec un peu plus d’entrain.
Arrivée sur la Comédie par flux incessant pendant presque trois quart d’heure, la manifestation s’est progressivement dissoute, pendant qu’une petite centaine de personnes se réunissait à l’AG contre la vie chère au parc du Peyrou.
“Passer du quantitatif au qualitatif”
Cette manifestation, massive mais atone, rejoint et illustre les réflexions entamées cette semaine par le média en ligne Lundi Matin, qui déplorait le fait que ces manifestations ne servaient uniquement qu’à “se compter.” Oui, le mouvement est massif, mais pour quoi faire ensuite ?
Dans un autre papier “Pour un saut qualitatif” , le même média a suggèré de multiplier les points de luttes (AG, piquets de grèves) sans fétichiser la manifestation, ou viser d’autres ennemis que le gouvernement, en prenant l’exemple d’une manif marseillaise ou le local du MEDEF a été muré.
Plus concrètement, nos confrères de Rapports de Force évoquaient cette semaine une nouvelle journée de grève le 7 mars, avec une possibilité de reconductible poussée par Solidaires pour le 8 mars, journée internationale des droits des femmes. Femmes, qui sont au centre de cette réforme, qui va pratiquement leur nuire.
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