Retraites, journée du 21 mars à Montpellier : barrages filtrants, manif interpro, début de pénurie d’essence

Le Poing Publié le 22 mars 2023 à 13:36 (mis à jour le 22 mars 2023 à 13:40)

Ce mardi 21 mars, la journée à été bien remplie pour le mouvement montpelliérain contre la réforme des retraites. Le matin, quatre barrages filtrants ont été installés aux entrées de la ville. Un peu plus tard, environ 800 personnes ont manifesté entre la gare et Rondelet, entre repas en soutien aux caisses de grève, envahissement de la direction régionale de la SNCF et coupures d’électricité.

Des barrages filtrants tout autour de Montpellier

Dès les premières heures de la mâtinée, des barrages filtrants ont été organisés sur quatre gros rond-point d’accès à la ville, avec diffusion massive de tracts sur les prochaines mobilisations contre la réforme des retraites. L’Union Locale CGT était présente sur le rond-point du grand M, côté Saint-Jean de Védas. L’assemblée des grévistes de l’Éducation Nationale et le comité de mobilisation de la fac de sciences tenaient le rond-point de Château d’Ô, au nord de la ville. Également au nord, le rond-point de la Lyre, investi lui par les personnels des différents Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) de la ville. Enfin, on trouvait sur le rond-point du Près d’Arènes le groupe de gilets jaunes installés là-bas depuis plusieurs années et l’assemblée ”Montpellier contre la vie chère”.

Ces barrages filtrants ont occasionné en début de mâtinée des kilomètres de bouchon autour de Montpellier, les plus importants, au Nord, remontant jusqu’à Saint-Gély du Fesc.

Début de pénurie d’essence confirmée

Le Sud de la France est particulièrement impacté par le début de pénurie d’essence qui se profile, dans la foulée des grèves en cours dans les raffineries et des nombreux blocages de dépôts pétrolier. Ce mardi 21 mars de nombreuses stations services de l’agglo montpelliéraine et des alentours étaient touchées, comme la station essence Total Energies avenue de la Pompignane, en rupture totale. Ce matin du 22 mars les pénuries, partielles ou totales, concernaient plusieurs dizaines de stations essence dans l’agglo.

Les conséquences commencent à s’en faire sentir dans les commerces, quand on trouve des affichettes annonçant des ruptures de stock sur certains produits liées à l’impact du manque d’essence sur les livraisons, comme dans la rue du Faubourg de la Saunerie.

Une manif interpro envahit la Direction Régionale de la SNCF

En fin de mâtinée, une manif interprofessionnelle appelée par les cheminot.e.s grévistes a commencé au départ de la gare Saint-Roch, dont l’entrée était gardée par six camions de CRS. Après un début de rassemblement à 11h, où les participant.e.s étaient environ deux cent, le cortège a copieusement gonflé, jusqu’à atteindre 800 personnes. Avant départ sur les coups de midi vers le bâtiment de la Direction Régionale de la SNCF, via les rails du tram.

Dans la foule, de très nombreux cheminot.e.s de tous syndicats : ils étaient venus de toute l’ancienne région Languedoc-Roussilon, avec de grosses délégations de Nîmes, Béziers, Agde, Narbonne… Mais aussi des personnels hospitaliers, des étudiant.e.s, des membres de l’assemblée de grévistes de l’Éducation Nationale, des syndicalistes de l’enseignement supérieur, des travailleurs sociaux, des gilets jaunes, des jeunes.

Après un repas à prix libre proposé par la CGT, au profit des caisses de grève, un gros quart de la manif, soit environ deux cent personnes, ont pénétré dans le bâtiment de la Direction Régionale de la SNCF, peuplé des cadres et de la hiérarchie de l’entreprise. De nombreux slogans ont été chantés, comme ”Rendez l’argent”, alors que les sonnettes d’alarme incendie étaient régulièrement activées dans les couloirs du bâtiment. Pendant que certain.e.s arrachaient tout ce qui se trouvait accroché aux murs, d’autres reprenaient l’hymne des cheminot.e.s qui a inspiré les gilets jaunes : ”On est là, on est là, pour l’honneur des cheminot.e.s et pour l’avenir de leur marmots, même si Macron ne veut pas nous on est là !”. Quelques tags également sur les murs du bâtiment, tout à fait sévères face à la politique de la direction de la SNCF et demandant des augmentations de salaire.

Les manifestant.e.s auront pu sortir du bâtiment sans intervention des policiers de la CDI postés prêt de l’arrêt Rondelet.

Dans le même temps, une coupure d’électricité était déclenchée par les grévistes sur une partie du quartier de la gare. La poste Rondelet a été impactée, de même que le nouvel Intermarché du coin, alors que les panneaux de tramway annonçaient une suspension des lignes à cause des coupures.

Des initiatives quasi-quotidiennes sur Montpellier

En plus de la grande manif intersyndicale et interprofessionnelle du 23 mars, à 10h30 place Zeus, d’autres défilés sont prévus mercredi et jeudi soir à 18h devant la préfecture [NDLR : Le Poing revient très bientôt sur celle de mardi soir], puis samedi à 14h sur la Comédie, avec pour projet de converger avec la mobilisation contre les lois Darmanin et Kasbarian, qui sabrent respectivement les droits des étrangèr.e.s en situation irrégulière et ceux des locataires et squatteurs (cette seconde manif est prévue elle aussi le samedi à 14h, toujours sur la Comédie), côté office du tourisme.

La prochaine assemblée interprofessionnelle aura lieu le jeudi 23 à 18h30 à Paul Valéry, après une AG étudiante à 15h30. Ce mercredi 22, une nouvelle AG de travailleurs sociaux aura lieu à partir de 18h au bar Le Dôme.

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