Montpellier : une famille expulsée de son logement à La Paillade

Le Poing Publié le 17 juin 2021 à 23:01
Logements sociaux sur le grand mail de la Paillade. Image d'illustration

Fin de trêve hivernale. Une famille a été expulsée de son logement près des Hauts de Massanes dans la journée du 17 juin. Sans solution de relogement, d’après des militants de l’association Droit Au Logement Montpellier, et alors qu’une seconde audience au tribunal en rapport avec le litige qui l’oppose au bailleur SFHE est programmée pour le 27 juin. Un rassemblement de protestation est prévu le 28 juin dès 14h devant le siège du bailleur, au 50 rue Ray Charles.

Deux semaines après la fin de la trêve hivernale, exceptionnellement décalée au 31 mai cette année, les expulsions s’enchaînent. L’annonce est tombée de l’expulsion prochaine d’un squat à Grabels, pour que les locaux occupés soient reconstruits et livrés à la spéculation immobilière. Et les expulsions locatives ne sont pas en reste : dans la journée du 17 juin, une famille habitant un logement social près des Hauts de Massanes a été expulsée, avec recours aux forces de l’ordre.

Des militants de l’association Droit Au Logement Montpellier, présents sur place pour affirmer une solidarité, s’étonnent de la situation. La famille en question, endettée après des retards de loyers auprès du bailleur « social » SFHE ( Société Française Habitations Economiques ), a pourtant pu justifier auprès de l’huissier du règlement d’une partie de ses dettes. L’huissier envoyé par le bailleur a d’après les militants du DAL fait payer par carte bancaire les 350 euros restants. Avant que la SFHE s’exprime sur la poursuite de l’expulsion, puisque l’opération bancaire n’a évidemment pas pu s’afficher immédiatement sur les relevés bancaires…

La famille est en attente d’une audience devant le tribunal pour statuer sur les litiges qui l’oppose à la SFHE, prévue le 27 juin. Les militants du DAL disent avoir essayer de contacter les services sociaux, les services du département, censés donner leur aval avant toute procédure d’expulsion locative, et le délégué de la préfecture de l’Hérault : d’après les militants, personne ne serait au courant de cette expulsion… En attendant la famille en question a bien été expulsée de son logement, et accueillie dans la foulée par des personnes solidaires. La moitié de leurs affaires est provisoirement stockée dans des locaux associatifs.

Alors que les militants du Droit Au Logement Montpellier essaient d’y voir plus clair sur cette expulsion, un rassemblement de protestation est d’ores et déjà programmé ce 18 juin à 14h, devant les locaux montpelliérains de la SFHE, au 50 rue Ray Charles.

Le nombre d’expulsions locatives s’est envolé de 57% entre 2009 et 2019 d’après la fondation Abbé Pierre. En raison de la crise sociale provoquée par la gestion de l’épidémie de coronavirus et des décennies d’offensives anti-sociales, les associations pour le droit au logement et de défense des locataires sont très inquiètes de la situation, partout sur le territoire français. A titre d’exemple, des associations biterroises ont alerté dans le Midi Libre le 12 juin d’un risque de « tsunami » en matière d’expulsions si les politiques appliquées ne changent pas.  

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