Montpellier : les anti-pass dans la rue, brève jonction avec les opposants au sommet Afrique-France
Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dans les rues de Montpellier ce samedi 9 octobre pour une nouvelle manifestation contre le pass sanitaire. Une brève mais chaleureuse jonction avec la marche contre le sommet Afrique-France et pour les droits des sans-papiers s’est opérée.
Si le mouvement contre le pass sanitaire et l’obligation vaccinale lancé le 14 juillet cesse pour le moment de croître, il semble localement installé sur une sorte de plateau numérique. Cette semaine encore, entre 3 et 4 000 personnes se sont retrouvées pour manifester leur opposition aux mesures -liberticides plus que sanitaires- du gouvernement Macron.
Dès 14h place de la Comédie, des centaines de personnes convergent, pour la traditionnelle séance de prises de parole sur les marches de l’Opéra-Comédie. Peu après, le collectif de soignants contre la suspension des salaires de soignants réfractaires à la vaccination Blouses Blanches Libres 34 entame un exercice de théâtre-forum sur les questions de la vaccination et des libertés publiques. Les même étaient la veille au sommet du Pic Saint-Loup pour y déployer des banderoles. Dans le même temps, le mot tourne dans la foule à l’initiative de quelques personnes : arrivé au Peyrou, le cortège aurait tout à gagner à rejoindre la marche d’opposition à la tenue du sommet Afrique-France, qui démarre à Plan Cabanes.
Comme à son habitude, la mobilisation gonfle au fur et à mesure de l’après-midi, jusqu’à réunir plusieurs milliers de personnes lors d’un premier arrêt devant la préfecture de l’Hérault, place de Martyrs de la Résistance. Remis en branle, les anti-pass rejoignent l’entrée des jardins du Peyrou. La tentative d’orienter la manif vers les opposants au sommet Afrique-France est un succès. Ce qui donnera lieu à de belles scènes de solidarité : sur le faubourg du Courreau, les anti-pass emboîtent le pas à une marche décoloniale menée par des collectifs de sans-papiers, applaudis au passage. Ces derniers en avaient bien besoin : jeudi 7 octobre, huit membres de la Coordination Nationale des Sans-Papiers ont été arrêtés par la police juste après leur arrivée dans le Clapas pour participer aux évènements de contestation du sommet Afrique-France. Au moins cinq d’entre eux ont été “libérés”, avec une Obligation de Quitter le Territoire Français, quand d’eux autres ont été transférés en Centre de Rétention Administrative…
Ce sont donc près de 5000 manifestants qui se sont emboîtés le pas pour rejoindre à nouveau le boulevard du Jeu de Paume. Une bonne occasion aussi de mesurer tout ce que la présence, appartenant bien heureusement au passé, de militants néo-nazis comme ceux de la Ligue du Midi dans les manifs montpelliéraines a de contradictoire avec l’unité chérie par les manifestants antipass. La jonction, bien que chaleureuse, ne dure pas éternellement : les anti-pass remontent vers les petites rues de l’Ecusson, quant les opposants au sommet Afrique-France continuent vers la gare Saint-Roch. D’après nos informations, aucune hostilité réciproque n’est à l’origine de cette séparation, mais bien plutôt un tropisme “centre-ville” des anti-pass.
Le cortège perd peu à peu de sa densité, au fur et à mesure des allées et venues dans l’hyper-centre montpelliérain. L’ancien leader autoproclamé Christophe Derouch, précédemment épinglé pour ses relations troubles avec la Ligue du Midi, est aperçu, mégaphone en main. Bien moins en avant que pendant les premières semaines du mouvement. Menés par une joyeuse fanfare improvisée, quelques centaines de personnes redescendent la rue de Maguelone, chantent un peu devant la gare Saint-Roch, puis remontent place de la Comédie, où la manifestation se dispersera complètement.
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