Montpellier : la mobilisation rebondit avec les sans papiers victimes de la rafle au contre-sommet de la FrançAfrique

Le Poing Publié le 18 novembre 2021 à 19:21 (mis à jour le 19 novembre 2021 à 00:12)
Rassemblement devant le tribunal administratif de Montpellier pour dénoncer l'illégalité des OQTF prononcées à l'encontre de militants africains pendant le contre sommet Afrique-France.

Les “Sept de Montpellier” plaidaient hier l’illégalité des obligations de quitter le territoire prononcées après les arrestations en gare, de militants africains venus manifester au moment où Macron faisait son show devant la “jeunesse du continent”. La migration est en danger, alertent-ils.

« Le moment est très difficile pour les migrants partout en France et en Europe ». Et aussi : « Nous sommes mis en danger mais nous ne sommes pas dangereux ». Ces deux constats étaient posés ce jeudi 18 novembre, devant la Préfecture de Montepllier,  par un délégué de la coordination des sans papiers 75 et par un des migrants ayant eu une Obligation de Quitter le Territoire Français pendant le contre sommet « Françafrique » du mois d’octobre à Montpellier. Là se déroulait un rassemblement en soutien des personnes arrêtées à la gare de Montpellier Sud de France.

Mais voilà : les cinq personnes arrêtées et soumises à une OQTF/Interdiction de Retour sur le Territoire Français n’acceptent pas les conséquences de cette arrestation déloyale effectuée de manière totalement discriminatoire à l’occasion du contre- sommet et elles avaient décidé de faire un recours auprès du Tribunal Administratif.

Le rassemblement de soutien qui les accompagnera jusqu’au tribunal administratif avait lieu conjointement ce 18 Novembre à la même heure à Paris et à Montpellier. Une centaine de personnes pour écouter les différentes prises de paroles – Carmagnole/ Cimade/ Marche des solidarités et collectif des sans papiers/ Comité Thomas Sankara/ Ensemble/ Parti de gauche et NPA. Toutes et tous ont demandé avec force la liberté pour les 7 de Montpellier l’annulation des poursuites et plus généralement la régularisation de tous les sans papiers, la fermeture des Centre de Rétention Administrative, l’ouverture des frontières et la liberté de circulation et d’installation.

Tout le monde a des papiers, mais pas forcement les bons. Alors que pendant la marche des sans papiers qui a traversé la France l’an dernier personne n’a jamais été arrêté, alors que lors de nombreuses initiatives de collectifs de sans papiers il n’y a pas de contrôle, pourquoi cette fois ci tendre une souricière aux sans papiers à l’arrivée sur le quai de la gare pendant que Macron présidait le sommet Afrique-France et que tout avait été déclaré, transparent et fait dans les règles imposées par les préfectures.

Il s’agirait donc bien de ce nouveau préfet Hugues Moutouh, dont le rôle bulldozer a été largement détaillé notamment dans ses dernières interventions dont vous trouverez tout le récit dans le Poing ; allant même jusqu’à intervenir parfois sans ordre d’expulsion dans le cas des familles albanaises et se permettant souvent d’outrepasser ses droits comme sur la ZAD du lien.

Le préfet ne s’est pas arrêté, lui, mais il n’est que le fidèle représentant de son ministre de l’intérieur et de son président ce qui  donné une chanson que des jeunes sans papiers descendus de Paris pour le procès et le soutien ont repris « Arrêtez la préfecture/ libérez les sans papiers/ arrêtez l’arrestation/  libérez les sans papiers/ arrêtez les OQTF/ libérez les sans papiers, cette chanson est pour toi, toi qui ne savais pas ! »

Arrivé.e.s au tribunal Administratif, une dizaine de personnes a pu accompagner les cinq personnes convoquées. Une fois les procédures judiciaires énoncées, on retiendra que le délibéré sera rendu le 25 Novembre et que le président du tribunal a récusé l’argument de l’avocat concernant le fait que le TA de Montpellier ne serait pas compétent pour juger ces requêtes car la domiciliation des personnes n’est pas à Montpellier ; en ce qui concerne les OQTF elles se jugent là où ça s’est passé.

Rien n’a été dit ou répondu concernant le contexte de contrôles d’identité non aléatoires et déloyales et sur « la violation patente des règles de procédures pénales et du droit de manifester » Par contre il y a eu un moment fort désagréable quand le président a demandé à chacun de lui dire si des membres de sa famille résidaient encore au Mali leur pays d’origine; était ce seulement une vérification entre leur déclaration et leur vérité ? On est en droit de se le demander d’autant que c’était la seule question posée…

Les migrants sont en danger et la Marche des Solidarités a décidé de lancer une grande campagne contre le racisme en ces temps de politiques sécuritaires et de climat électoral nauséabond. La voix des migrants c’est l’avenir et le meilleur de l’humanité aussi dans toutes les villes de France une grande manifestation de soutien aux migrants contre les politiques sécuritaires et racistes aura lieu le 18 Décembre 2021, nous vous en reparlerons !

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