L’université Montpellier-3 sera fermée le 7 mars pour “empêcher les étudiants de se mobiliser”, dénonce le SCUM
Dans un communiqué publié ce matin, la présidente de l’Université Montpellier-III, Anne Fraïsse, ordonne la fermeture de « tous les sites » de la faculté Paul-Valéry le 7 mars, journée de manifestations et de grèves interprofessionnelles et intersyndicales contre la réforme des retraites. Les étudiants avaient pourtant prévu de se mobiliser.
Les syndicats ont promis de « mettre le pays à l’arrêt » le 7 mars et l’université Montpellier-III sera en effet bel et bien fermée. « Considérant qu’il existe un risque réel pour l’ordre et la sécurité », la présidente Anne Fraïsse a préféré prononcer « la fermeture de l’ensemble des enceintes et locaux de tous les sites de l’université Paul-Valéry » plutôt que de laisser les étudiants procéder eux-mêmes à un blocus.
Les autorités locales seraient-elles traumatisées par les derniers mouvements étudiants à Paul-Valéry avec ses palabres interminables, ses blocus, ses tags, ses slogans maximalistes (la démission d’Emmanuel Macron avait été votée en assemblée) et ses méthodes parfois radicales (les serveurs avaient été détruits pour contourner le passage des examens en distanciel) ?
Pour le moment, la mobilisation universitaire n’a pas vraiment décollé contre la réforme des retraites. À Montpellier-III, il y a eu jusqu’à 150 personnes en assemblée générale (AG), mais sans dynamique renversante (lire notre article : « Étudiants, lycéens : la jeunesse scolarisée montpelliéraine persiste contre la réforme des retraites ». Il a tout de même été voté de bloquer la faculté à chaque journée de grande manifestation. « On avait tout un programme pour le 7 mars assure Emma, du SCUM (Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier), au Poing. Il y avait une grande AG de prévu et tout devait être bloqué. Si la présidence ferme la fac, c’est clairement pour empêcher les étudiants de se mobiliser. Mais on ne va pas rester sans rien faire ».
Contactée, la présidence de la faculté n’a pas répondu à temps. Selon nos informations, Anne Fraïsse pourrait bien faire d’une pierre deux coups : d’une part, étouffer une lutte et d’autre part, maintenir une certaine posture de gauche en prétendant avoir ordonné la fermeture pour permettre au personnel d’aller en manifestation.
Mise à jour : nous avons finalement reçu un mail de P. Séébold, vice-président du conseil d’administration de l’Université, qui se refuse à tout commentaire, précisant néanmoins qu’il n’est pas prévu que la faculté soit fermée à chaque journée de mobilisation intersyndicale.
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