À Montpellier, la mobilisation pour la Palestine est partie pour durer
Nombreux étaient les drapeaux palestiniens sur la place de la Comédie ce samedi 28 octobre, pour soutenir la population civile palestinienne, privée d’internet et donc de moyen de communication, alors que les frappes israéliennes s’intensifient dans la bande de Gaza
N’en déplaise au préfet François-Xavier Lauch, le rassemblement de soutien à la Palestine qu’il a une nouvelle fois essayé d’interdire a bien eu lieu, avec plus d’un millier de personnes sur la place de la Comédie. En effet, le tribunal administratif de Montpellier a considéré que le préfet de l’Hérault ne pouvait pas « motiver une interdiction du seul fait qu’elle vise à soutenir la population palestinienne ». Simple. Basique.
C’est d’ailleurs par ce point qu’ont débutés les prises de paroles, initié par Alban Dessouter, militant montpelliérain pluri-casquettes, qui est notamment intervenu pour l’association de défense de la laïcité La Libre Pensée. « La veille de la manifestation, on n’avait pas d’avocat sous la main pour faire un référé au tribunal administratif contre l’arrêté du préfet, et un avocat, c’est 2 000 euros. Mais n’importe quel citoyen peut saisir le tribunal administratif, et c’est ce qu’on a fait, une amie a démonté point par point les arguments de l’interdiction et on a gagné », a-t-il scandé, avant de rappeler que « la France, c’est pas Macron ; Montpellier, c’est pas Delafosse ». Précision utile, quand on sait que la Ville de Montpellier est un soutien de longue date de la politique coloniale de l’État d’Israël. Les maires successifs célèbrent depuis 1977, à l’initiative du centre communautaire culturel juif, la « journée de Jérusalem » pour revendiquer d’en faire la « capitale une et indivisible de l’État-nation du peuple juif », une revendication contraire au droit international.
Les organisateurs ont également précisé que le rassemblement resterait statique (le tribunal administratif a donné raison au préfet sur ce point) « pour ne pas donner une raison aux autorités d’interdire les manifestations suivantes ».
Gaza « coupée du monde »
S’en est suivi un point rapide sur la situation en cours en Palestine. « Gaza est coupée du monde, il n’y a plus de télécommunication alors qu’Israël intensifie ses attaques terrestres », a précisé un membre de BDS (Boycott, Désinvestissements, Sanctions, une campagne internationale de lutte contre l’apartheid). D’autres interventions ont parlé de la nécessité de sortir du simple « bilan comptable » des morts palestiniens pour leur donner des visages, tandis que d’autres ont dénoncé « l’attitude de la communauté internationale qui soutient Israël ».
Nathalie Oziol, députée La France Insoumise de l’Hérault, a ensuite pris la parole pour demander un « cessez-le-feu », en rappelant que « les Insoumis étaient les seuls à l’Assemblée a avoir refusé un soutien inconditionnel à l’Etat d’Israël, et nous avons condamné les crimes de guerre du Hamas. Israël ne respecte pas le droit international, et une vie palestinienne ne vaut pas moins qu’une vie israélienne. Nos larmes ne doivent pas être à géométrie variable. »
Une minute de silence a également été observée.
Un prochain rassemblement est prévu samedi prochain.
E. B.
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