Des agents de l’Université de Montpellier en grève contre l’augmentation de leur temps de travail

Elian Barascud Publié le 6 février 2024 à 18:26
90 personnes étaient en grève à l'Université de Montpellier le lundi 5 février pour s'opposer à l'augmentation du temps de travail. (DR)

Ce lundi 5 février, ils étaient 90 en assemblée générale de grévistes pour s’opposer à la suppression de jour de congés et à l’augmentation du temps de travail sans augmentation de traitement. Ils ont envahi le Conseil d’administration de l’Université de Montpellier pour se faire entendre

La colère monte depuis l’automne dernier au sein des des agents BIATSS (Personnels ingénieurs, administratifs, techniques, sociaux et de santé et des bibliothèques) de l’Université de Montpellier au sujet de l’augmentation des taux horaires sans augmentation de traitement.

Ce lundi 5 février, une grève a été appelée par la CGT et Solidaires, et 90 personnes se sont retrouvées en assemblée générale, avant d’envahir le Conseil d’Administration de l’Université, qui devait statuer sur cette durée du temps de travail, pour protester. “C’est rare qu’on soit aussi nombreux en assemblée générale”, soulignait un syndicaliste Force Ouvrière. Les grévistes ne connaissent pas pour l’heure le résultat du vote du Conseil d’Administration.

De 1 485 à 1607 heures de travail

Cette grève intervient après pétition contre l’augmentation du volume horaire de ces agents, souvent précaires, lancée à l’automne dernier par les organisations syndicales (Sud, Force Ouvrière et la CGT), qui avait dépassé les 1 500 signatures. En effet, la loi de 2019 de transformation de la fonction publique prévoit une durée légale de travail annuelle de ces agents égale à 1607 heures. Or, actuellement, le temps de travail de l’Université est régit par une circulaire de 2002 qui fixe le temps de travail à 1 485 heures.

Communiqué du 2 octobre 2023 de l’intersyndicale de l’Université de Montpellier à propos de cette augmentation du taux horaire.

En novembre dernier, la Cour régionale des comptes enjoignait l’Université de Montpellier à augmenter ce temps de travail de 122 heures par an. En réponse au rapport de la cour de comptes, Philippe Augé, le président de l’Université de Montpellier avait précisé “qu’il est nécessaire que la circulaire de 2002 soit abrogée”. Ce sont donc potentiellement des jours de congés qui risquent d’être supprimés pour les BIATS de l’Université.

Une motion

Lors de leur intervention au Conseil d’administration de l’Université, les agents en grève ont lu une intervention rédigée en assemblée générale pour soumettre une motion au vote :

“A vouloir passer en force sans entendre les syndicats et les personnels, vous prenez le risque d’un conflit qui pourrait laisser des traces. Nous espérons donc que la voix de la raison l’emporte. D’autant que vous n’êtes pas tenu légalement de le faire. 

Aussi, sans être plus long, nous demandons au CA d’abandonner le projet d’augmentation du temps de travail, en adoptant la motion suivante : 

« Le CA de l’Université de Montpellier, réunis ce lundi 5 février, a entendu la revendication des personnels. Aussi, le CA décide d’abandonner le projet d’augmentation du temps de travail et de maintenir les régimes actuels, qui doivent être la norme pour l’ensemble des personnels, contractuels comme statutaires ». 

A titre exceptionnel, nous souhaiterions que cette motion soit soumise au vote telle quelle, et immédiatement, pour que la discussion et le vote puissent se faire avec l’ensemble des membres du CA, devant les collègues ici réunit.”

La motion sera soumise au vote lors du prochain Conseil d’Administration prévu le 11 mars. Journée qui pourrait également être marquée par une journée de grève…

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