Hérault : un “relais du drapeau de la libération”, nouvelles interdictions pour les soutiens à la Palestine

Le Poing Publié le 29 août 2024 à 18:16
Près d'un millier de personnes a défilé dans les rues de Montpellier le 27 mai en soutien à la Palestine. ("Le Poing")

À l’occasion du passage d’un “relais du drapeau de la libération”, trois rassemblements pour la Palestine prévus les 30 et 31 août en soutien à la Palestine ont été interdites par un nouvel arrêté de la préfecture de l’Hérault. Un recours est en cours.

Huit athlètes palestinien.nes ont participé aux Jeux Olympiques 2024. Pourtant sur le passage de la flamme olympique de nombreuses personnes se sont vues demandé de ranger leurs drapeaux aux couleurs de la Palestine par les forces de l’ordre. Lors de son passage à Montpellier le 13 mai dernier, plusieurs militants dénonçant le génocide avaient été l’objet de contrôles d’identité, et d’une interpellation pour « participation à une manifestation interdite par arrêté préfectoral ».

C’est de cette situation que démarre l’initiative du « Relais du drapeau de la libération », émanation de groupes et de militant.es pour la Palestine, qui entend faire circuler le drapeau palestinien entre différentes étapes dans toute la France, pour dénoncer la « complicité et la duplicité de la France » envers le « massacre des Palestinien.nes », et la décision du Comité International Olympique de ne pas suspendre Israël des Jeux (comme la Russie l’a été, les athlètes russes étaient autorisé.es à participer aux compétitions sous bannière neutre à condition de ne pas soutenir l’invasion de l’Ukraine et de ne pas avoir de liens avec l’armée.)

Dans l’Hérault, deux rassemblements de soutien ont été déposés en préfecture pour le passage du relais à Béziers et Montpellier le 30 août. Les deux événements ont été interdits par un nouvel arrêté préfectoral publié ce jeudi 29 août. Est également concernée une manifestation qui devait avoir lieu ce samedi 31 août à Plan Cabanes à Montpellier.

Les même raisons sont évoquées dans l’arrêté que pour l’interdiction de la manifestation du 24 août, soit la volonté de ne pas surmener les forces de l’ordre, l’incendie provoqué ce même 24 août devant la synagogue de La Grande-Motte, une recrudescence des actes antisémites, et les « troubles à l’ordre public » constatés précédemment (stands de BDS installés en ville sans autorisation d’occupation, plaintes déposées par plusieurs édiles du Parti Socialiste pour diffamation après diffusion d’une affiche les désignant comme complices, gouache rouge déversée sur une plaque commémorant le jumelage de Montpellier avec la ville de Tibériade). Le comité BDS dénonce quant à lui un amalgame entre le mouvement de soutien à la Palestine et l’incendie devant la synagogue, et une répression prenant pour prétexte la lutte contre l’antisémitisme.

L’association La Libre Pensée, coutumière des mobilisations de soutien à la Palestine dans le département, a déposé un recours devant le Tribunal Administratif. Une audience aura lieu vendredi 30 août à 15h30.

Soit juste avant le rassemblement montpelliérain pour le passage du relais concerné. Le comité Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS) annonce pour le moment son maintien, avec un rendez-vous prévu à 17h sur le parking de Saint Paul à La Paillade. Le « relais du drapeau de la libération » devait ensuite rejoindre Plan Cabanes pour 18h30, puis le tribunal judiciaire de la place Pierre Flotte, l’arc de triomphe du Pérou puis la place de la Comédie, respectivement pour 19h15, 20h et 20h30.

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