A Montpellier et dans l’Hérault, un 8 mars joyeux
Sous un ciel gris, un cortège coloré de plusieurs milliers de personnes a défilé dans les rues montpelliéraines dans la joie et la détermination.
Parfois les manifs servent à faire une démonstration de force, tenter d’influer l’inflexible pouvoir par la rue. Parfois, en dépit du nombre massif, la manif sert à se retrouver, à se ressourcer. Un sorte de camp de base qui fait du bien. Un camp de base où l’on croise des visages souriants, amis, que l’on n’a d’ailleurs même pas besoin de connaître pour s’y reconnaître. Ce 8 mars était de ces manifs là à Montpellier. Un cortège particulièrement massif, s’étalant sur près de vingt minutes d’un bout à l’autre, aux pancartes prolifiques et à la masse joyeuse et heureuse de danser au son des batucadas, avec un soutien affiché « à toutes les femmes », « à nos sœurs trans » et un cortège Palestine « féministe, antiraciste et décolonial ».
Si quelques drapeaux floqués et fanions de partis ou syndicats flottaient, c’est surtout la masse de petites pancartes colorés qui sautait aux yeux : « Pour Pauline, pour Mamie » , « Ras la chatte », « Plus de clitos, moins de machos », « Mâl(e) alpha, mâl(e) tesla, même combat », pouvait on lire en regardant la vague humaine se déployer.

Une pancarte préparée au Quartier Généreux en amont de la marche du 8 mars
Une élue qui s’est faite particulièrement discrète bien qu’aperçue par quelques un·es est Fanny Dombre Coste, ancienne 1ere adjointe de Michael Delafosse, avant de rejoindre, ne s’appuyant que sur l’alliance du NFP, les bancs PS de l’Assemblée Nationale. Cependant, sans besoin de beaucoup d’imagination, on peut affirmer l’avoir revue, ayant cette fois l’apparence d’une autruche de papier mâché (oui oui), en présence de ces comparses, autruches aussi, de Delafosse à Bayrou en passant par Mesquida (président du département héraultais) emmené·es là par le collectif Volkan·e. Un collectif « artiviste » qui pour « dénoncer le manque de subventions et la politique de répression envers les associations féministes » a mis en scène un groupe d’autruches donc, représentant les pouvoirs publics, qui tout au long de la marche ont ignoré les tentatives d’interpellations des associations féministes en difficulté représentées par des zombies asphyxiés. Dans un joyeux happening final ces dernières ont ligoté les pouvoirs publics et explosé en danse de joie avec couleur et strass. Une métaphore qui n’est pas sans rappeler localement le grand blabla delafossien lorsqu’il s’agit par exemple d’inaugurer la « Maison des femmes » mais laissant le Planning Familial se démener pour réunir des cagnottes solidaires dans tous les lieux alternatifs montpelliérains.

Le collectif Volkan·e performe la baisse des subventions pour les associations féministes.
Sous le ciel gris et menaçant la touche particulièrement joyeuse de cette marche se reflète jusque dans les propos recueillis à la volée : « D’habitude il pleut tout le temps le 8 mars, pas cette fois ! ».
« C’est que dans cette période, vu le contexte accablant, les gens ont besoin de se réunir. Sinon on pète un câble ! » commente une autre manifestante venue du Gard. « Vraiment une belle manif ! » , « Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu autant de monde un 8 mars à Montpellier », diront d’autres militantes, habituées des cortèges du Clapas. Si les organisatrices annonçaient « plus de 5000 personnes », au Poing on pense sans exagérer qu’on peut doubler ce chiffre sans défriser une moustache de cégétiste et bien que la blazette montpelliéraine (La Gazette ndlr) annonce un chiffre à 3500 sûrement décompté du haut de leur balcon. A Nîmes en revanche, malgré la détermination des personnes présentes, le cortège a peiné à atteindre la centaine de manifestant·es. Et si les regards se tournent instinctivement vers les villes, de joyeuses initiatives ont fleuri également cette année avec à Montbazin, petite commune du Bassin de Thau, une rencontre avec des autrices féministes et la diffusion de We Are Coming de Nina Faure suivi d’un débat, qui a rassemblé au total près d’une centaine de personnes.
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