Le dépôt pétrolier de Frontignan, un site stratégique facile à bloquer

Le Poing Publié le 26 octobre 2019 à 13:10 (mis à jour le 26 octobre 2019 à 13:17)
Incendies allumées à la fin de deux jours de blocages au dépôt pétrolier de Frontignan, le 4 décembre 2018. Images d'illustration.
Près d’un an après le début du mouvement, les gilets jaunes de Montpellier ne désarment pas. Lassés des défilés ritualisés Comédie – préfecture, verrouillés par les policiers, des gilets jaunes retournent sur les ronds-points et font preuve de créativité, comme le prouve la déambulation nocturne de l’acte 50. Pendant ce temps-là, le dépôt pétrolier de Frontignan, pourtant déjà bloqué quatre fois par les gilets jaunes, se retrouve délaissé.

Un accès non protégé

L’argent a une odeur, celle du pétrole notamment. Les cuves du dépôt pétrolier BP Mobil de Frontignan abritent plus de 900 000 mètres cube de carburant. À titre de comparaison, celles de Port-la-Nouvelle en contiennent 140 000, celles d’Escalquens, réparties sur deux sites, 80 000, celles de Toulouse 50 000 et celles de Lespinasse 40 000 (La Dépêche, 5/16). Le site de Frontignan est donc le plus important du sud de la France.

Malgré l’importance du site, classé SEVESO seuil haut, son accès n’est quasiment pas protégé. Une seule route, l’avenue de la Méditerranée, en rouge sur la photo-ci dessous, mène au portail principal.

Quand bien même les forces de l’ordre seraient stationnées sur cette route, il serait toujours possible de bloquer l’intersection, plus au nord, ou le rond-point, plus au sud, qui par ailleurs mène au port de Sète.

Dans l’hypothèse où les policiers seraient présents sur tous ces points, ils imposeraient eux-mêmes un blocage filtrant. Et le relief escarpé de la zone est au désavantage des policiers, peu mobiles.

Les gilets jaunes ont bloqué ce dépôt du 19 au 20 novembre 2018, le 26 novembre, du 2 au 4 décembre et le 6 février 2019, provoquant des embouteillages massifs de camions-citernes. Gilets jaunes, près d’un an déjà. Et si ce n’était qu’un début ?

Barricade enflammée sur la route menant au dépôt pétrolier de Frontignan, le 4 décembre 2018.

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