Le « socialiste » Delafosse entérine sa conception d’une police des transports
Cela faisait parti des promesses de campagne du maire de Montpellier, obsédé par la sécurité : à partir de l’an prochain, les voyages en tram seront gratuits, mais étroitement surveillés par des policiers en armes.
Dès 2018, il l’avait annoncé, voilà chose faite. Comme on l’apprenait dans Le Figaro la semaine dernière, Michaël Delafosse a fait voter sa mesure phare, à l’unanimité avec la gauche et les écolos. Dès l’an prochain, ce seront donc 42 agents supplémentaires, dont 4 cynophiles qui s’ajouteront aux 334 policiers municipaux déjà en fonction sur l’ensemble de la Métropole. Ceux-ci interviendront en brigade de trois, accompagnés de trois contrôleurs. Ils seront armés d’armes de catégorie B – pistolets à impulsion électrique, bâtons de défense télescopiques et générateurs aérosols incapacitants.
Amorcée dans des villes comme Orléans en 2017 ou Nantes en 2019, cette police des transports, censée « lutter contre les incivilités, les violences faites aux femmes ou les actes de discrimination, d’assurer la gestion des flux lors des grands événements ou la sécurisation de stations stratégiques comme celle de la gare », s’inscrit dans une course au tout-sécuritaire dans laquelle les socialistes n’ont décidément rien à envier à la droite, voire à l’extrême-droite.
Delafosse, un « socialiste » à la sauce Darmanin
Depuis le début de son mandat à la mairie de Montpellier, le maire « socialiste » détonne au sein même de son bord politique pour ses positions sécuritaires : adhésion au « continuum de sécurité » du ministère de l’intérieur en mettant à disposition les caméras de la ville au service du maintien de l’ordre, chasse forcenée au SDF, accueil triomphant de Macron et Darmanin pour annoncer la création d’une « école de guerre » à Montpellier… Un goût prononcé pour l’ordre que n’a pas manqué de souligner la presse d’extrême droite en janvier dernier.
Au Poing, on s’interroge. Quand on voit certains comportements d’agents de la TAM (largement documentés par notre média) qui séquestrent ou maintiennent des usagers au sol, on ne peut que se demander si la police des transports n’existait pas déjà avant que Delafosse ne l’officialise dans un délire répressif… Par ce vote, Delafosse ne fait que légitimer l’existant.
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