Montpellier : 250 personnes manifestent contre le mal-logement

Le Poing Publié le 5 octobre 2019 à 13:20 (mis à jour le 5 octobre 2019 à 16:07)
Environ 250 personnes se sont réunies ce vendredi 4 octobre à 17h30 place Salengro, à Montpellier, pour dénoncer l’inaction de l’État face au mal-logement. Beaucoup de gens vivant dans des squats étaient présents, notamment les familles de sans papiers du CSA de la rue Bonnard, venues avec leurs enfants dans une ambiance joyeuse et conviviale.

Le cortège a déambulé paisiblement cours Gambetta, avant de remonter la place de la Comédie, en chantant le célèbre chant anti-Macron popularisé par les gilets jaunes, cette fois ci détourné pour cibler le maire de Montpellier : « Oh Philippe Saurel, oh tête de brêle, on vient tous squatter chez toi ! ». Des banderoles tendues sur les grilles de la préfecture ont été presque immédiatement enlevées, sous les huées des manifestant·e·s, par la compagnie départementale d’intervention, régulièrement mobilisée pour expulser les squats.

La manifestation s’est ensuite dirigée vers le Peyrou où une cantine populaire à prix libre a conclu ce chaleureux moment de solidarité et de partage avec des mal-logé·e·s de plusieurs pays différents.

Une seule solution, la réquisition

Dans leur tract collé un peu partout sur le chemin du cortège, les organisateurs dénoncent le déficit de logements à loyers modérés à Montpellier, et la difficulté pour y accéder : « La région Occitanie, qui se caractérise par un taux de pauvreté élevé et dont le nombre de demandeurs.euses d’emploi est au dessus de la moyenne nationale, ne dispose que de 10% de HLM contre 16% au niveau national. À Montpellier, le temps moyen pour obtenir un logement à loyer modéré est de 22 mois. »

En ce début octobre, plusieurs squats hébergeant plusieurs centaines de personnes sont menacés d’expulsion sans solution durable, dont le CSA et le Court-Circuit. Cette logique de chasse aux précaires s’inscrit plus globalement dans un projet de gentrification de la ville, appliquée à Montpellier par la mission « Grand Cœur » (si, si), chargé de la rénovation des quartiers populaires et de la mise en place de dispositifs anti-SDF.

Selon l’INSEE, environ 9% des logements sont vides à Montpellier, soit près de 13 000 résidences potentiels ! À l’approche de l’hiver, face à la gentrification et à la spéculation immobilière, la réquisition de logement vide demeure encore la meilleure solution collective pour pallier à l’inaction de l’État.

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