Montpellier : des scènes de jonction entre militants du centre-ville et jeunes des quartiers

Le Poing Publié le 1 juillet 2023 à 13:39 (mis à jour le 1 juillet 2023 à 13:53)
Manifestation pour Nahel, contre le racisme et la police, le 30 juin 2023 à Montpellier

Malgré la mobilisation de 45 000 policiers et gendarmes, dont les troupes d’élite paradant dans des blindés, la France a connu une quatrième nuit insurrectionnelle. L’exécution de Nahel par un agent de l’Etat ne passe pas. A Montpellier, la jeunesse s’est mobilisée à la fois à la Paillade et dans l’Ecusson, avec des scènes de jonction entre des jeunes des quartiers et des militants qui seraient qualifiés de casseurs par les médias dominants.

A Montpellier, la mobilisation pour Nahel, contre le racisme et la police a commencé dans la nuit du jeudi au vendredi 30 juin à la Paillade, avec des barricades incendiées, l’attaque d’un commissariat et le pillage d’un supermarché. La police en avait profité pour blesser une personne âgée de 71 ans par un tir de LBD… La capitale de l’Hérault a connu de nouvelles tensions dans la nuit du 30 juin au 1er juillet.

A 20 heures, des centaines de personnes ont commencé à affluer sur la place de la Comédie suite à des appels lancés sur les réseaux sociaux, notamment à l’initiative de l’assemblée de Montpellier contre les violences d’Etat (on comptera jusqu’à 600/700 personnes). Les manifestants étaient au début globalement ceux que l’on a retrouvé lors des manifestions nocturnes du mouvement retraite, plus des mères de famille de quartiers. Parmi les slogans : « ACAB » ou « justice sociale, un flic, une balle ». Peu à peu, en remontant vers la préfecture, des jeunes de quartier ont rejoint le cortège, même si toute la Paillade-Mosson n’est pas massivement descendue.

Des manifestants se sont servis de parapluies pour protéger l’identité de celles et ceux qui taguaient ou brûlaient des poubelles (ces-dernières avaient par ailleurs été vidées par la municipalité). Avec quelques scènes, certes timides mais prometteuses, à faire enrager les services de renseignement, notamment sur l’avenue Clémenceau, à savoir du mobilier urbain détruit ensemble par des jeunes des quartiers et des jeunes qui seraient qualifiés de black bloc ou de casseurs par les médias dominants, le tout dans la bonne ambiance. A noter tout de même qu’à Figuerolles, ce sont des habitants qui ont empêché que des poubelles soient brûlées.

De retour à la Comédie, quelques tirs de feux d’artifice et une salve impressionnante de gaz lacrymogène, noyant la place sous un épais nuage à faire suffoquer tout le monde, passants compris. Le cortège s’est divisé en petits groupes, et des jeunes des quartiers ont alors pillé un magasin Orange (la scène a été intégralement filmée par BriLitz Media, sans floutage, mettant considérablement ces jeunes en danger). Un bijoutier, Swarovski, a aussi été intégralement pillé, avec un certain professionnalisme.

La police municipale du maire PS Michaël Delafosse, selon qui « ce n’est pas la police qui tue » est partie dans une véritable chasse-à-l’homme, manquant d’écraser des manifestants.

Plus tard dans la nuit, les scènes de révolte ont continué à la Paillade.

Le feu a aussi ravagé 50 poubelles à Béziers, la Direction départementale des Territoires à Nîmes, la gendarmerie de Quissac, des feux de signalisation à Bagnols-sur-Cèze, le commissariat d’Alès, un camion à Perpignan, etc. Un appel tournerait d’ores et déjà à manifester ce 1er juillet à 15h à Montpellier.

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