Montpellier : étapes par étapes, des campagnes contre l’Apartheid Israélien se construisent
La première marche s’est construite le samedi 18 Mars à La Carmagnole qui s’est déclarée espace « Zone Libre d’ Apartheid Israélien » (ZLAI). En partenariat avec le comité Boycott Désinvestissement Sanction France Montpellier et avec la présence de Laurent Cohen Médina – porte parole de l’association catalane de Juifs et Palestiniens « JUNTS »- une cinquantaine de personnes se sont retrouvées pour mettre fin à une situation inacceptable décrite par Amira Hass– journaliste israélienne pour le Ha’aretz et vivant en Cisjordanie. « Israêl est une démocratie pour les juifs et une dictature militaire pour les Palestiniens »
Par visio- conférence Fiona, coordinatrice en Europe du comité national palestinien BNC, a détaillé cette campagne internationale d’« Apartheid Free lance »,où tout espace public (cafés, magasins, lieux culturels, associations, municipalités etc.…) peut se déclarer libre de toute forme d’apartheid et respectueux des droits humains. “La campagne Zone libre d’apartheid promeut une solidarité réelle avec le peuple palestinien par la création d’un réseau d’espaces se déclarant libres de toute forme de discrimination et s’engageant à n’avoir aucune relation avec les institutions et entreprises qui se rendent complices des violations systématiques du droit international par Israël”, peut-on lire sur le site de BDS.
Une carte permet de voir que ces espaces européens ZLAI , ou lieux ZLAI, sont beaucoup plus présents en Italie, Espagne, Belgique qu’en France, mais il faut bien commencer. Car comme le rappelle F. Viguié de l’équipe de la Carmagnole : « cela fait longtemps que la Carmagnole soutient et s’est engagée aux côtés des palestinien.ne.s, mais actuellement on est tombé bien bas et il faut reconstruire les choses étapes par étapes avec un engagement dans la durée. Aujourd’hui il y a une urgence supplémentaire vue la situation en Israël; d’une part le rapport d’Amnesty international d’autre part la décision récente, historique et courageuse de la maire de Barcelone de rompre tout lien institutionnel conjointement avec Israël et la Russie, donc son jumelage avec Tel Aviv et St Pétersbourg. »
Laurent Cohen a fait le récit particulièrement palpitant de cette campagne qui a permis de dire : « Barcelone avec l’ Apartheid, NON. Barcelone avec les droits humains, Oui. »
Mais, nous rappelle Laurent Cohen, « toute cette bataille a été également noyée dans un débat électoral puisque les prochaines municipales de Barcelone sont le 28 Mai 2023 et que le PS annonce déjà qu’il est sur les positions de l’ Union Européenne et de l’OTAN en ce qui concerne l’ état d’ Israël ce qui n’inaugure pas du meilleur. »
« Depuis 1993, à la suite des accords d’Oslo, Barcelone était jumelée avec Tel Aviv et Gaza, et en 2015 une coalition de collectifs de la communauté palestinienne, d’associations juives, catalanes se sont regroupées au sein de Junts. À l’arrivée à la mairie d’ Ada Colau et de la gauche officielle au Parlement de Catalogne, à la suite du rapport d’Amnesty, la situation paraissait beaucoup plus propice pour mettre en œuvre cette idée qui avait germé en 2015. Il a fallu trouver le soutien de 100 organisations de la société civile, et il existe en Espagne un mécanisme d’initiative citoyenne : celui ci permet de présenter une proposition au conseil municipal appuyée de 4 500 signatures contrôlées dans un délai de deux mois pour les trouver. C’est cela qui a permis cette magnifique victoire, qui dès le le demain a été attaquée en Espagne et internationalement par une presse qui a tout mélangé, décrivant le refus de l’apartheid israélien comme de l’antisémitisme, appuyée par des instituts de sondage énonçant 73 % de personnes contre cette prise de position. Heureusement une lettre de cinquante personnalités de poids et de plusieurs pays a soutenu cette décision institutionnelle. » « Step by Step » comme disent les gazaoui.e.s !
À Montpellier, les enjeux sont importants dans une campagne qui demanderait à la ville de s’engager contre l’Apartheid Israélien. En effet, d’une part, la ville est jumelée avec Tibériade en Israël, d’autre part c’est la seule ville française qui fête la journée « coloniale » de « Jérusalem capitale de l’état d’Israêl », à l’initiative de G. Frêche. Les premières marches à gravir seraient d’abord celles d’essaimer dans la ville de nombreux espaces libres d’Apartheid à la suite de La Carmagnole et de commerces de La Paillade, et conjointement d’élargir la coalition actuelle forte de 21 associations et organisations politiques pour mettre en place à l’égard de la municipalité de Montpellier un rapport de force en élargissant les soutiens pour le respect du droit international et contre la complicité des institutions publiques avec un état qui pratique l’ Apartheid. Diverses campagnes et actions sont à venir, le Poing les relaiera !
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