Montpellier : le préfet interdit la manif contre la loi sécurité au nom du Black Friday

Le Poing Publié le 4 décembre 2020 à 12:06 (mis à jour le 5 décembre 2020 à 01:53)
Photo de Samuel Clauzier de la manifestation montpelliéraine du 28 novembre contre la loi "sécurité globale"

Le préfet de l’Hérault Jacques Witkowski interdit toute manifestation ce samedi 5 décembre dans le centre-ville de Montpellier entre 14 heures et 18 heures.

La complainte du président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Hérault aura été entendue : la troisième manifestation contre la loi « sécurité globale » est interdite à Montpellier. Deux mobilisations étaient prévues : un rassemblement de 14 heures à 18 heures sur l’Esplanade-Comédie pour informer la population, à l’appel du collectif « Danger Loi Sécurité Globale », notamment composé de la Ligue des Droits de l’Homme, et une manifestation à 16 heures au départ de l’Esplanade, appelée par une frange à la fibre gilet jaune. On aurait pu penser que la préfecture n’interdise que la manifestation, mais c’est visiblement l’option la plus répressive qui a été choisie.

La préfecture justifie la mesure par le cortège sauvage suite à la dernière manifestation, les containers poubelles incendiés « dont un au pied du grand sapin de Noël dont l’embrasement a été évité grâce à l’intervention des forces de l’ordre », le non-respect des mesures de distanciation physique, le non-port du masque, et la nécessité de faire tourner le business : « Ce samedi va constituer pour les commerçants, après plusieurs périodes de fermeture liées aux mesures du confinement, une journée déterminante en termes d’activité économique et un espoir de compenser une partie des pertes abyssales de leurs chiffres d’affaires. La présence d’éléments radicaux parmi les manifestants, opposés justement aux opérations commerciales type “Black Friday”, pourrait dégénérer et créer des troubles à l’ordre public difficilement maîtrisables. »

Business ou démocratie ? Réponse ce samedi.

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