Montpellier : les salariées de crèche mènent une nouvelle journée de grèves et de manifestations

Le Poing Publié le 3 juin 2021 à 15:23

Comme le 30 mars dernier, les employés de crèches, en grande majorité des femmes, se sont mobilisées aujourd’hui à Montpellier et dans une vingtaine d’autres villes contre la réforme Taquet. Laquelle prévoit notamment de réduire le taux d’encadrement des enfants en crèche.

Elles étaient plusieurs dizaines en fin de cette mâtinée du jeudi 3 juin à se réunir dans les jardins du Peyrou. Après de nombreuses journées de mobilisation, les salariées de la petite enfance, vent debout contre la nouvelle réforme Taquet, ne baissent pas les bras. Si la mobilisation semblait moins importante que le mois dernier à Montpellier, l’ambiance restait à la détermination parmi les salariées présentes, qui ont ensuite déambulé dans les rues du centre-ville via l’esplanade Charles de Gaulle et la préfecture. Où un cahier de revendications a pu être déposé par les grévistes.

La réforme Taquet qui provoque tant de crainte dans le milieu professionnel de la petite enfance prévoit notamment de réduire le taux d’encadrement professionnel des enfants. Pour une dégradation à la fois des conditions de travail des salariées, et des conditions d’accueil des enfants ? « On veut pouvoir continuer à apporter un épanouissement aux bébés, témoigne l’une d’elles. Même en dehors de cette réforme c’est déjà compliqué niveau encadrement, alors là de plus en plus on va vers de simples garderies, à la chaîne, où tout ce qui fait le sens profond de notre métier se dégrade… »

Conséquence de la réforme également : une diminution de la surface d’accueil par enfant, qui passerait de 7m carré à 5,5 mètres carré. Une déqualification des personnels est aussi à l’ordre du jour, qui accompagne la dégradation des conditions d’études et la non-reconnaissance de ces métiers, et qui prévoit que désormais l’administration de médicaments puisse se faire par du personnel non qualifié, et que les ratios diplômés/qualifiés au sein du même établissement passent à 40%/60%.

Après plusieurs journées de mobilisation, en mars et mai 2019, en janvier 2020, puis en février 2021, et à la fin du mois de mars 2021, les grévistes de la petite enfance entament tout juste une phase de négociations avec le ministère… maintenant que le calendrier d’adoption de la réforme se fait extrêmement serré…

Le collectif « Pas de bébé à la consigne », lui-même propulsé par une intersyndicale, et qui coordonne la lutte au niveau national, promet de ne pas en rester là.

A suivre.

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