Montpellier : premiers bilans pour une assemblée contre la vie chère qui cherche sa voie

Le Poing Publié le 17 décembre 2022 à 19:33
La quatrième assemblée montpelliéraine contre la vie chère a eu lieu ce samedi 17 décembre au square de la Tour des Pins.

Une petite vingtaine de personnes ont participé à une nouvelle assemblée contre la vie chère à Montpellier. L’heure de faire le bilan des actions menées jusqu’ici, et d’envisager la suite, à la veille d’un fort probable mouvement social contre la réforme des retraites.

Malgré le froid et l’arrivée des fêtes de fin d’année, une petite vingtaine de personnes se sont retrouvées ce samedi 17 décembre en début d’après-midi au square de la Tour des Pins, pour une quatrième assemblée contre la vie chère. « Montpellier contre la vie chère » est une assemblée regroupant des Gilets Jaunes et des personnes issues d’autre horizons, ouverte à tous, et qui a pour objectif de combattre la dégradation des conditions de vie de la population organisée par le gouvernement et les classes dirigeantes et possédantes. Dans le lot, beaucoup d’habitués des événements du groupe, et quelques gilets jaunes du rond-point Près d’Arènes et de Gignac, avec tout de même quelques nouvelles têtes ( les précédentes assemblées- lire nos articles ici et ici– ayant réunies entre cinquante et trente personnes, avec un turn-over important, pour un total au doigt mouillé de quatre-vingt personnes environ).

La palabre a débuté par un bilan des actions menées précédemment, à savoir un rassemblement devant les locaux d’Enedis le 9 décembre pour y brûler des factures d’électricité et tenter de rentrer en contact avec les salariés, et une participation à la manifestation contre la vie chère du samedi 10 décembre.

Côté Enedis, les impressions sont mitigées. Numériquement parlant, l’action a réunie une vingtaine de personnes, autour d’une cantine et des fameuses factures à brûler. La démarche ayant été partiellement conçue avec une visée médiatique, restent donc les images prises sur place et montées par les militants. Décision avait été prise de ne pas prévenir en amont les médias traditionnels, par défiance. Après ce premier bilan, l’ouverture semble de mise pour de prochaines initiatives. Et le peu d’écho qu’a pu avoir le rassemblement auprès des salariés du site montre la nécessité de mieux préparer le terrain dans ce type de situations. Autre piste : doubler le terrain du symbolique d’une dimension concrète, porter revendications.

Les retours sur la manifestation du 10 décembre sont assez variés. Chez certains la déception prend le dessus, alors que le défilé a réuni un petit millier de personnes venues de toute la moitié sud de la France, principalement des habitués des appels nationaux, réguliers depuis le mouvement des gilets jaunes. D’autant que neuf personnes ont été interpellées en amont de la manif. L’impression de tourner en rond, dans un sens très concret, sans plan, au hasard et parfois un peu hagard, dans un centre-ville dénué de grands lieux de production ou de transit de marchandises, n’aide pas vraiment. Faudrait-il réorienter ce type de mobilisations dans d’autres villes, plus propices au modèle de la manif’action ? D’autres soulignent le caractère relativement important d’une mobilisation lancée en dehors des organisations traditionnelles, en dehors de tout mouvement social d’ampleur nationale. Tout à fait improbable cinq ans en arrière. La mobilisation aura-t-elle permis de redonner l’envie et le souffle aux participants, de propager une fois de retour chez eux ? A la veille d’un très probable nouveau mouvement social contre la réforme des retraites, et alors que les grèves pour des augmentations de salaire sont toujours nombreuses, la simple perspective minimaliste d’un appui en dehors des lieux de travail paraît intéressante. Et qui sait ? L’époque est aux mobilisations surprises, imprévues.

Se posent alors un tas d’autres questions. Comment forcer le destin et favoriser l’émergence de nouvelles luttes sociales ? Comment ne pas se diluer complètement dans un mouvement contre la réforme des retraites, qui en cas de victoire ou de compromis suffisants pour certains s’arrêterait peut-être en laissant la situation inchangée pour ce qui est du coût de la vie, des fins de mois difficiles, avant de prendre sa retraite ? Afficher des objectifs clairs et précis et tenter de les propager, multiplier les actions coup de poing, chercher les petites victoires  ?

Si en ces temps troublés les questionnement sont nombreux pour ceux qui souhaitent voir émerger un mouvement social offensif, les participants à cette quatrième assemblée contre la vie chère se préparent à de nouvelles échéances. Marquer le coup le 10 janvier, jour où le gouvernement devrait faire de nouvelles annonces sur sa réforme des retraites. Avant une nouvelle assemblée, prévue le samedi 14 janvier à 14h30, dans un lieu qui reste encore à déterminer.

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