Montpellier : des parents d’élèves mobilisés devant la mairie pour dénoncer le manque d’ATSEM dans les écoles

Elian Barascud Publié le 3 avril 2024 à 18:23
Des parents d'élèves se sont mobilisés ce mercredi 3 avril devant la mairie de Montpellier pour dénoncer le manque d'ATSEM dans les écoles maternelles de la ville. ("Le Poing")

Ce mercredi 3 avril, des parents d’élèves de plusieurs écoles maternelles de Montpellier étaient mobilisés devant la mairie pour demander plus d’embauches et de moyens pour les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles. Pour eux, la situation actuelle a des conséquences délétères sur l’apprentissage de leurs enfants

La scène pourrait presque paraître mignonne. Nous sommes mercredi 3 avril, et des bambins dessinent à la craie ou collent des auto-collants sur des pancartes, à même le sol du parvis de l’hôtel de Ville. Quant à leurs parents, ils sont rassemblés pour dénoncer un manque d’ATSEM dans les écoles maternelles et un absentéisme qui pèsent sur les conditions de vies scolaires de leurs marmots.

L’affaire court depuis septembre dernier à Montpellier. Ce sont les parents déléguées de l’école Charlie Chaplin qui ont lancé l’alerte, en écrivant une lettre ouverte à la mairie, pour évoquer le remplacement aléatoire d’une ATSEM dans leur école. Avec d’autres parents de plusieurs établissements, elles se sont réunies pour monter un collectif.

Laure, l’une des déléguées de parents d’élèves à l’origine de la lettre ouverte, précise : “Cela permet d’échanger des infos entre écoles, on découvre la situation au fil de l’eau, et on se rend compte qu’on est pas tout seuls.” “La mairie nous a répondu qu’ils faisaient tout pour qu’il y ait des remplacements, et que c’était déjà mieux que la moyenne nationale, mais ce n’est pas suffisant”, rajoute Émilie, mère d’un enfant scolarisé dans l’école Charlie Chaplin.

“Les ATSEM sont très utiles pour nos enfants, elles les aident à aller aux toilettes, à les consoler, ce sont des petites actions importantes au quotidien dans leur développement”, détaille Anne Daumark, parent déléguée de l’école maternelle Ingrid-Bergman. “Dans notre école, il y a une ATSEM par classe, mais l’une d’elle n’est pas là le jeudi car elle a une décharge syndicale. On le sait, ça s’anticipe, mais sur les huit dernières semaines, elle n’a été remplacée que deux fois”, déplore la mère de famille. Émilie complète : “On constate des pipis ou des pleurs au moment de les amener à l’école six mois après la rentrée, ce n’est pas normal. Cela touche à leur apprentissage, et ça crée beaucoup d’insécurité chez eux.”

Des soutiens

Sabine, enseignante dans le premier degré et syndiquée à Force Ouvrière, est venue en soutien avec son drapeau :“C’est normal que l’on soit là, tout ce qui dégrade les conditions d’apprentissages des élèves dégrade les conditions de travail du personnel. Avec pour conséquence une perte de repaire pour les enfants.”

Côté politique, les parents d’élèves ont reçu la visite d’Alenka Doulain, cheffe de file du mouvement Nous Sommes et élue d’opposition. “Le fil conducteur de la politique de Michaël Delafosse sur ce dossier, c’est le mépris”, fustige-t-elle. “Il a acté une réduction du droit de grève des ATSEM et augmenté leur temps de travail. On ne peut pas se dire socialiste et faire cela. Ce sont des femmes en souffrance, il faut revaloriser le métier et embaucher.”

Une délégation de parents d’élèves a ensuite été reçue en mairie. “Nous avons demandé des chiffres sur le nombres de CDI, de CDD d’ATSEM, mais nous ne les avons pas eu”, commente Laure. “Par contre, on nous a dit qu’il y avait des difficultés de recrutement, et que l’un des leviers pour la mairie était de favoriser les alternances et de faire de la prévention pour diminuer la pénibilité du travail. Nous avons demandé d’être véritablement partie-prenante dans l’organisation de la scolarité de nos enfants, en siégeant par exemple dans des instances représentatives comme il existe des organes de représentation des usagers pour l’hôpital. Nous voulons construire en collaboration, ça semble avoir été entendu, reste à voir comment ça va se mettre en place de manière opérationnelle.”

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