La Gazette de Montpellier en pleine dérive, cette fois sur le Wokisme
Une simple notice qui en dit long : dans sa dernière rubrique de Courrier des lecteurs, l’hebdomadaire montpelliérain présente comme une autorité incontestable l’un des pires polémistes d’extrême-droite
Il faut l’admettre : La Gazette de Montpellier réussit imperturbablement un tour de force – un sommet de tartufferie. Alors qu’elle est manifestement à la botte des pouvoirs politiques locaux qui la maintiennent sous la perfusion de leurs budgets de propagande-communication, cette publication continue d’entretenir le mythe de la supposée indépendance de la très lointaine époque de ses débuts.
Il n’est pourtant pas difficile de la lire entre les lignes. Dans son dernier numéro – du 3 au 9 octobre 2024 – il n’est qu’à s’esclaffer de la page que son directeur, Pierre Serre, consacre à la Cassoulet-Party de la gauche de droite, récemment convoquée par Carole Delga, pour voir clairement énoncée la ligne Hollandiste macro-compatible qui sous-tend l’hebdomadaire montpelliérain.
Mais il faut être plus attentif encore, et se reporter vers la rubrique du Courrier des lecteurs. En page 8, un certain Michel Martinez, de Mauguio, s’en prend avec virulence, mais sans les nommer, à des enseignants de l’Université Paul Valéry, qui seraient en proie à « un wokisme délirant », sur la base d’évocations caricaturales de leurs propos, selon une « liste telle qu’elle [lui] a été transmise » (sans plus d’authentification de la source).
Soit, c’est un libre-propos. C’est le propre d’un Courrier des lecteurs. La rédaction de la Gazette s’accorde, du reste, le droit, de corriger sévèrement les propos de ses lecteurs (sans qu’ils aient aucun moyen de rétorquer) s’ils ont le malheur de s’écarter de la ligne de défense de l’ordre établi qui règne dans ces colonnes. Mais tel n’est pas le cas de la notice cette fois publiée au bas de ce courrier délateur.
N’écoutant que son souci d’éclairer son lectorat sur un thème pointu, et souvent travesti, La Gazette entreprend donc d’expliquer ce qu’est le wokisme pour les nuls. Une douzaine de lignes pour résumer un vaste courant de pensée, alimenté par de multiples recherches savantes et pratiques militantes sur la planète entière. Le défi est ardu. Il ne manque pas de déraper lamentablement. Monstrueusement. Car en conclusion de la démonstration, La Gazette publie son unique auteur de référence en la matière : Mathieu Bock-Côté.
Lequel est donc le seul a être cité, dans sa définition du wokisme comme « une gauche haineuse, sectaire, intolérante et fanatique ». Qui est Mathieu Bock-Côté ? Juste un sociologue, si on s’en tient aux éclairages de la Gazette. Et cela est censé lui conférer toute autorité. Or non. La sociologie n’est pas neutre. Et si Mathieu Bock-Côté jouit d’une notoriété certaine, c’est très principalement pour être l’un des polémistes les plus en vue de la fachosphère la plus proche d’Eric Zemmour, intervenant de premier plan dans les colonnes, sur les plateaux et aux micros de l’empire Bolloré, de Valeurs actuelles à C-News, le JDD et Europe 1, sans en rater un.
A la Gazette, on se tape des digestion tellement lourdes des thèses de la gauche cassoulet, que, forcément, ça peut partir en totale fausse route…
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