Montpellier : et ENCORE de l’argent public versé au groupe la Dépêche du Midi par la Ville et la Métropole

Le Poing Publié le 7 octobre 2024 à 17:20 (mis à jour le 7 octobre 2024 à 17:21)
Vià Occitanie est un réseau de chaînes de télévision locales diffusant dans toute la région. (Crédits : capture d'écran)

On découvre dans les synthèses des délibérations du Conseil de Métropole du 8 octobre (soumises avant la séance) que la Métropole de Montpellier achète de nouveau 181 000 euros de reportages à la chaine Via Occitanie. La Ville, quant à elle, dépense un peu plus de 45 000 euros dans cette opération en direction du groupe de Jean-Michel Baylet, allié historique du PS

Cela commence à devenir routinier pour nous de l’écrire… 227 000 euros et des brouettes, c’est la bagatelle que la Ville et la Métropole ont une nouvelle fois dépensé dans l’achat de reportages à la chaîne ViaOccitanie, appartenant au puissant groupe de presse La Dépêche du Midi (propriétaire de Midi Libre et d’un tiers du capital de la Gazette de Montpellier).

Et encore une fois, il faut scruter les synthèses de délibérations des différents Conseils pour retrouver ces montants. Ainsi, on découvre dans celle du Conseil de Métropole du 8 octobre (envoyée en amont aux élus) que la Métropole achète pour 181 818 euros de reportages à la chaîne Via Occitanie, et la Ville de Montpellier fait la même chose, à hauteur cette fois de 45 545 euros. A noter que ces décisions ne sont pas soumises au débat et au vote au sein du Conseil de Métropole.

Des montants similaires ont déjà été versés ces derniers mois à la Dépêche sous des numéros de marché différents : en mars dernier, la Métropole avait déjà acheté 200 000 de reportages à la chaîne régionale, et au mois de juillet, c’était au tour de la Ville de conclure une transaction à hauteur de 45 000 euros avec l’entreprise de Jean-Michel Baylet.

Et on ne cessera jamais de le marteler, mais ce partenariat pose question : en plus d’être un patron de presse très influent dans le sud-ouest, Jean-Michel Baylet est un homme politique. (On pourrait aussi s’attarder sur le fait que que sa famille et son journal, La Dépêche, ont collaboré avec les nazis, ou qu’une plainte avait été déposée contre lui pour viol sur mineur, mais ce n’est pas le sujet.) Ancien président du Parti radical de gauche (allié historique du PS) et ministre sous le gouvernement Valls, l’homme gravite aujourd’hui autour des restes du parti socialiste opposés à la NUPES.

Il a notamment apporté son soutien à l’ancien ministre Bernard Cazeneuve, lui-même proche de Carole Delga, présidente de la région Occitanie et de Anne Hidalgo, allant jusqu’à s’afficher en photo dans son propre journal accompagné de ses alliés. Un mélange des genres entre pouvoir politique et pouvoir médiatique que le natif de Toulouse, aujourd’hui conseiller Départemental du Tarn-et-Garonne, sait cultiver : en 2016, le PoinT évoquait le fait que son groupe de presse avait gagné le marché de l’édition du journal de la région Occitanie, contrôlé par le PS, allié du parti radical de gauche.

A toute fin utile, il est toujours bon de rappeler que Michaël Delafosse traîne dans les mêmes cercles de cette gauche de droite : il avait participé à un meeting montpelliérain rassemblant Carole Delga et Bernard Cazeneuve autour de la candidature d’Anne Hidalgo aux présidentielles de 2022.

Outre cette connivence, c’est la question de la transparence de ces aides qui mérite d’être posée. “C’est l’opacité totale, on nous ne répond pas quand on demande les montants précis”, peste-on dans l’opposition métropolitaine. C’est en ce sens que le Poing a déposé une proposition d’audit des aides à la presse en Occitanie auprès de la Chambre Régionale des Comptes. Baylet-masques !

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