Montpellier : Delafosse toujours plus virulent contre les sans-abris

Le Poing Publié le 18 avril 2024 à 16:52 (mis à jour le 18 avril 2024 à 17:00)
Michaël Delafosse (extrait d'une photo publiée sur son compte twitter)

Le maire de Montpellier a été interpellé par l’association Entraide SDF, qui l’accuse de repousser les personnes à la rue en dehors de certains quartiers identifiés par un arrêté municipal datant d’avril dernier et reconduit cette année

Dans une lettre ouverte publiée le 12 avril adressée au maire de Montpellier, Michaël Delafosse, l’association montpelliéraine Entraide SDF dénonçait l’arrêté municipal de tranquillité publique, renouvelé chaque année au mois d’avril, et l’intensification des contrôles policiers contre les sans-abris. Celui-ci interdit “l’occupation abusive ou prolongée dans certaines rues” en ciblant plusieurs quartiers : l’Écusson, les Beaux-Arts, Antigone, Jacques Cœur ou encore les secteurs Celleneuve, Lemasson et Près d’Arènes. Fait particulièrement cocasse, le périmètre comprend le quartier Gambetta, et la rue où siège le local de l’association Issue, accueillant justement des sans-abris, qui ont pour habitude d’être devant.

Le texte évoque également “le stationnement prolongé et continu de personnes accompagnées ou non de chiens, dans les lieux à forte fréquentation est susceptible d’entraver la libre circulation des piétons ; que les animaux regroupés, même tenus en laisse et accompagnés de leurs maîtres sont ressentis comme un comportement agressif pour les usagers, bruyant par leurs aboiements intempestifs et salissant par leurs déjections”.

“Nous faisons l’hypothèse que vous ciblez, sans vraiment l’écrire, des personnes en situation de rue, dans les secteurs où ces dernières effectuent leur manche”, écrit l’association. “Si la mendicité découle de la précarité, pourquoi plutôt ne pas accompagner, soutenir et loger ? Plutôt que d’interdire. La manche est le symptôme de notre société inégalitaire. Dissimuler le symptôme derrière un arrêté, c’est avouer l’échec des politiques sociales, c’est assumer et perpétuer la violence symbolique faite quotidiennement aux plus vulnérables. […] Peut-on réellement soutenir l’argument de la tranquillité publique dans l’exercice de la violence ?”

Une augmentation des contrôles que des sans-abris, interrogés par nos confrères de France Bleu Hérault, confirment : “On m’a jeté mes affaires, on m’a détruit ma tente plus d’une fois. Personnellement, je ne me sens pas être une pollution visuelle. Je suis un être humain comme les autres.”, peut-on lire dans l’article.

Toujours dans les colonnes de France Bleu, l’adjoint à la sécurité de la Ville de Montpellier, Sébastien Côte, explique : “On est au printemps, donc peut-être que les marginaux sont plus nombreux dans l’espace public et qu’ils ont le sentiment d’être davantage confrontés à la police, mais en fait, il n’y a pas de différence.” 


Une continuité

Cela fait déjà quelques années que Montpellier brille dans sa politique de chasse aux sans abris : Déjà en 2014 la mairie avait pris un arrêté pour interdire les rassemblements de plus de quatre chiens. En 2019, la ville se distinguait lors de la “cérémonie des pics d’ors”, organisée par la fondation Abbé Pierre pour dénoncer le mobilier urbain anti-SDF. Sous Delafosse, on se rappelle des amendes à répétitions que la police avait délivrées à Alexandre, un jeune sans-abri qui n’avait évidemment pas les moyens de les payer. En 2022, Mediapart publiait une enquête sur un SDF Montpelliérain brutalisé par un policier après avoir uriné sur la voie publique, avant de finir en prison.

Dans un communiqué de presse, l’opposition de gauche à la mairie de Montpellier, menée par Alenka Doulain, dénonce une politique “macroniste dans son essence”. “Être une mairie de gauche, c’est trouver des solutions”, qu’il disait Delafosse, au début de son mandat. Si c’est celle de l’exclusion, elle est un peu pourrie…

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