Palestine, Kurdistan : deux manifestations anti-impérialistes à Montpellier ce samedi
EDIT : Le Centre Démocratique Kurde de Montpellier a déplacé la manifestation contre le remplacement et l’arrestation d’un maire de gauche en Turquie, initialement prévue ce samedi 8 juin, au lundi 10 juin. Ce sera à 19h place de la Comédie.
Une nouvelle manif pour la Palestine aura lieu le 8 juin à 15h sur la Comédie. Au même endroit, les kurdes montpelliérains se retrouveront à 19h pour protester contre le remplacement et l’arrestation d’un maire de gauche en Turquie.
La mobilisation contre le génocide en Palestine se poursuit
La dernière semaine du mois de mai a été marquée par une intensification de la mobilisation contre le génocide en Palestine, avec pas moins de trois grandes manifestations les 27 et 30 mai et le 1er juin, avec en prime les 24h heures des quartiers populaires contre le génocide les 31 mai et 1er juin, des mobilisations lycéennes au Vigan et à Lodève.
Ce jeudi 6 jeudi c’était au tour du lycée Clémenceau de Montpellier.
La mobilisation continue. Une nouvelle manifestation aura lieu ce samedi 8 juin dès 15h sur la place de la Comédie.
Le 13 juin aura lieu une projection débat autour du film « Mémoire de Palestine. Témoignage de Leïla Shahid » de Serge Le Péron, à partir de 18h30 au local associatif La Grève de Frontignan, 19bis boulevard Victor Hugo.
Le collectif Action Justice Climat organise aussi deux événements courant juin sur les liens entre l’écologie et la lutte du peuple palestinien. Le vendredi 14 juin José Luis Moraguès, militant de la cause palestinienne membre du comité Boycott Désinvestisssements Sanctions 34, sera invité au local associatif La Base, 15 rue Chaptal. Et le 27 juin, toujours à La Base, ce sera au tour de deux militant.es du comité universitaire de soutien à la Palestine et de Brigitte Challande, journaliste et militante montpelliéraine qui réalise depuis le début des attaques israéliennes des chroniques en lien avec plusieurs civils Gazaouis, publiées sur les sites d’Altermidi et d’ISM France, plus ponctuellement sur l’Agora du Poing. Cette dernière reviendra sur un projet en agro-écologie mené sur place, aujourd’hui menacé par les bombardements, via son lien avec Abu Amir. Les deux événements commenceront à 19h, avec un accueil dès 18h30, une entrée libre et gratuite et des consommations possibles au bar sur adhésion à prix libre à l’association qui gère le lieu.
Les kurdes dans la rue contre l’autoritarisme du régime turc
Toujours le samedi 8 juin, le Centre Démocratique Kurde de Montpellier appelle à se rassembler dès 19h place de la Comédie. Objectif : protester contre le remplacement du maire démocratiquement élu à Hakkari au Kurdistan par un administrateur gouvernemental du régime turc.
On apprenait le 3 juin dans un communiqué du parti politique de l’élu, le Dem Parti (Parti de l’égalité et de la démocratie des peuples, à gauche), que celui-ci a été arrêté en plus d’être démis de ses fonctions. Les autorités turques lui reprochent d’appartenir au PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan, une organisation importante dans la gauche kurde, toujours classée comme organisation terroriste par l’Union Européenne malgré qu’elle ait abandonnée la lutte armée depuis des années. Memet Sıddık Akış, l’ancien maire de Hakkari démis de ses fonctions, a été condamné le 5 juin à 19 ans et six mois d’emprisonnement par un tribunal turc, pour des liens présumés avec le PKK que le Dem Parti nie.
« Le dossier d’enquête utilisé pour justifier cette opération est entièrement basé sur des allégations sans fondement de la police et du procureur. La destitution de M. Akış, qui a été élu démocratiquement, est un coup d’Etat flagrant contre la volonté des habitants de Hakkari, dont la majorité de la population est kurde. La tentative de la coalition AKP-MHP [NDLR : coalition droite-extrême droite au pouvoir en Turquie et dirigée par le président Erdogan] de se venger de sa sévère défaite aux élections locales en attaquant les municipalités du DEM Parti signifie l’abolition du droit constitutionnel de voter et d’être élu. Les arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme ont montré que la définition large et vague du terrorisme formulée par le système juridique turc s’est transformée en un instrument utilisé par le gouvernement pour éliminer ses rivaux politiques. », peut-on lire dans le communiqué du Dem Parti.
Début avril 2024, des manifestations de masse avaient forcées le gouvernement turc à reculer dans sa tentative d’invalider l’élection du maire de Van, l’une des plus grandes villes kurdes de l’est de la Turquie, lui aussi membre du Dem Parti.
La gauche kurde propose dans son opposition au régime d’Erdogan une alternative foncièrement progressiste, qui allie auto-détermination du peuple kurde, cohabitation avec les autres communautés ethniques et religieuses de la région, exploration d’une voie vers la démocratie directe, émancipation poussée des femmes envers les carcans patriarcaux, refondation d’institutions traditionnellement à la botte des pouvoirs comme la police et la justice, et élaboration d’une économie coopérative tentant de dépasser le capitalisme et de répondre à l’urgence écologique, et qui est expérimentée à grande échelle depuis plusieurs années dans certaines régions du Rojava syrien sous l’impulsion du PYD ( Parti de l’Union Démocratique, proche du PKK).
Pourtant, alors que son leader Abdullah Ocalan est emprisonné par la Turquie depuis 1999, le PKK est encore listé comme une organisation terroriste par l’Union Européenne et les États-Unis.
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