Des affaires de diffamation opposant des membres de la Ligue des droits de l’Homme à l’extrême droite jugées à Montpellier

Elian Barascud Publié le 5 septembre 2023 à 18:00 (mis à jour le 1 décembre 2023 à 11:33)
Photo d'illustration du Tribunal de Montpellier - le Poing

Jean-Jacques Gandini, avocat et membre de la Ligue des Droits de l’Homme, est poursuivi ce jeudi 7 septembre pour des propos tenus au sujet de l’affaire du commando de la faculté de droit du 22 mars 2018. Deux autres membres de la Ligue des droits de l’Homme seront également au tribunal pour d’autres affaires impliquant notamment la Ligue du Midi

Au tribunal de Montpellier, les audiences pour diffamation ont lieu le jeudi. Et ce jeudi 7 septembre, à partir de 14 heures, l’après-midi promet d’être longue, place Pierre-Flotte.

Un retour sur l’affaire de la fac de droit

Jean-Jacques Gandini, avocat et figure locale de la Ligue des droits de l’Homme, est poursuivi, à la suite de la plainte déposée le 30 juillet 2021 par Mr Alexandre Bellotti, avec constitution de partie civile devant le juge d’instruction, pour “complicité de diffamation publique envers un particulier”, pour des propos que Jean-Jacques Gandini a tenu lors d’une émission organisée par les médias indépendants de Montpellier, le soir du 20 mai 2021, alors qu’il rendait compte du suivi de l’audience du même jour devant le tribunal correctionnel de Montpellier, à laquelle il assistait pour le compte de la Ligue des Droits de l’Homme.

Durant cette audience, le doyen Philippe Pétel et Mme Patricia Margand, compagne du professeur d’histoire du droit Jean-Luc Coronel, étaient poursuivis pour “complicité de violences commises en réunion”, et ce dernier, ainsi que quatre autres co-prévenus pour “violences commises en réunion” à la suite de l’irruption peu avant minuit, le 22 mars 2018, d’un commando d’une dizaine de personnes, armées de planches cloutées et d’un taser, dans l’amphi A de la Faculté de Droit de Montpellier, pour en expulser violemment les occupants et en blesser plusieurs, dont certains gravement.

Les propos tenus le 20 mai 2021, et diffamants selon Alexandre Bellotti, sont les suivants : “Le Président a clos la journée en lisant les procès-verbaux des victimes pour bien mentionner et rappeler que, l’air de rien en donnant des noms, et les noms notamment de Demaison, Bellotti et Vialla, que, par conséquent, il n’y a peut être pas tous les membres du commando ou éventuellement qui étaient présents.”

Jean-Jacques Gandini sera accompagné de son avocat, maître Nicolas Gallon.

Des identitaires poursuivis pour diffamation

Une autre des affaires jugées ce jeudi concerne Sophie Mazas, représentante locale de la Ligue des droits de L’homme, qui a porté plainte pour diffamation et injures sexistes contre Martial Roudier, membre du groupuscule identitaire raciste et violent la Ligue du Midi, et Pierre Cassens, l’un des fondateurs du site d’extrême-droite Riposte Laïque.

Les faits remontent à mai 2019 : La Ligue du Midi souhaite organiser une conférence de presse sur les travaux de la commission d’enquête parlementaire sur la lutte contre les groupuscules d’extrême droite, qui devait se tenir au Club de la presse. Celle-ci étant annulée au dernier moment, les identitaires se rabattent sur un restaurant voisin. Ils sont alors accompagnés par Pierre Cassens de Riposte Laïque et par des membres de la secte ésotérique d’extrême-droite des hauts cantons de l’Hérault les Brigandes. Sophie Mazas arrive à cette conférence de presse improvisée et raconte avoir été copieusement insultée et bousculée. Des injures racistes qui se prolongeront selon elle sur le site de Riposte Laïque. L’affaire ayant été renvoyée plusieurs fois, elle sera donc jugée jeudi 7 septembre.

Enfin, la dernière affaire concerne Thierry C., un proche de la LDH, qui tenait un blog d’actualité sur les hauts cantons de l’Hérault, et qui a notamment chroniqué les faits et gestes des Brigandes (tiens, encore elles !) Ce dernier a porté plainte pour diffamation contre Nicolas M., un identitaire qui se disait membre de la secte ésotérique pré-citée (bien qu’elles le nient aujourd’hui). Entre 2018 et 2019, Nicolas M. aurait menacé de mort et diffamé sur Instagram Thierry C. en le traitant notamment « d’islamo-gauchiste » et de « terroriste ».

Les trois procès auront lieu jeudi 7 septembre à partir de 14 heures au tribunal correctionnel de Montpellier.

E. B.

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