Avec une manifestation dynamique à 1000 personnes, la mobilisation montpelliéraine pour la Palestine relancée
1000 personnes ont défilé dans les rues de Montpellier ce samedi 11 mai contre le génocide en Palestine, dans la foulée d’une occupation de la Comédie qui a duré 24h.
Après 24h d’une occupation de la place de la Comédie suivie par Le Poing, les montpelliérain.es mobilisé.es en soutien à la Palestine se sont retrouvé.es dès 15h sur les marches de l’Opéra Comédie pour une manifestation dans les rues de la ville.
La mobilisation a comme à l’accoutumée débuté par des prises de parole des différentes organisations qui coordonnent la lutte contre le génocide en Palestine.
Une représentante de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) a commencé par dénoncer « l’État d’Israël qui poursuit les bombardements malgré les accords de trêve signés par le Hamas [NDLR : les accords en question, proposés par l’Égypte et le Quatar, enclencheraient plusieurs périodes de trêve assorties d’échange entre otages israélien.nes et prisonniers.ères palestinien.nes. Le gouvernement israélien ne les a pas signés.] L’armée israélienne a pris le contrôle du poste frontière, plus aucune aide humanitaire ne peut entrer à Gaza. [NDLR : les humains ne peuvent depuis le début du conflit franchir la frontière égyptienne qu’avec un visa particulièrement cher vendu par un homme d’affaire proche du régime égyptien, et la plupart se retrouvent en pratique coincé.es à Gaza.] Dans le même temps, des colons israélien.nes ont attaqué à Jérusalem les locaux de l’UNRWA [ NDLR : Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugié.es de Palestine, accusé par le gouvernement Netanyahou de collusion avec le Hamas et en conséquence cible de l’armée israélienne. Le 22 avril, une enquête menée par un comité international indépendant, à la demande du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, sur les performances de l’UNRWA, a conclu qu’Israël n’a fourni aucune preuve de ses allégations concernant le manque d’impartialité de l’agence, soulignant l’importance de son rôle humanitaire.] La France a déclaré son opposition à une opération terrestre à Rafah, mais sans agir. Nous exigeons du gouvernement français un arrêt des livraisons d’armes et un embargo militaire, ainsi que la rupture des relations diplomatiques et des accords d’association avec Israël. »
Un membre de la Libre Pensée 34 a ensuite rappelé qu’Israël est aussi secoué de manifestations pour la paix et la négociation autour de la libération des otages, notamment autour de la gauche et des familles d’otages retenu.es par le Hamas. Une de ces manifestations a notamment eu lieu le 9 mars à Tel-Aviv, rassemblant 2000 personnes. Avant de commenter : « Ces manifestations en Israël rassemblent des juifs et des arabes israéliens. L’État d’Israël a été créé pour servir les intérêts des États-Unis. C’est un État d’apartheid qui ne représente pas un peuple mais qui est un danger pour tout le monde. »
Un membre du comité Boycott Désinvestissements Sanctions (BDS) est ensuite revenu sur l’occupation de la place de la Comédie, proposée suite à une assemblée générale tenue lundi 6 mai, ouverte à tout le monde, contrairement à une inter organisation jugée peu apte à impliquer du monde : « Ce que des organisations, mais aussi des citoyens.nes ont voulu proposer avec cette occupation, c’est une nouvelle manière de manifester. Parce qu’on sent bien que les manifestations traditionnelles arrivent à bout de souffle. L’occupation a eu un impact national, on a reçu des messages de soutien de collectifs de soutien à la Palestine partout en France. On espère que cette idée sera reprise dans d’autres villes. C’est d’autant plus intéressant que ça met aussi la pression sur la municipalité. »
À sa suite, José Luis Moraguès, lui aussi membre de BDS34 a dénoncé la répression venant du maire PS Michael Delafosse et de la préfecture de l’Hérault, avec de nombreuses verbalisations de son collectif pour des installations dans l’espace public. Avant de se lancer dans une dénonciation du clan PS dans le département : « Dans le Parti Socialiste, il y a une tradition locale sioniste initiée par Georges Frêche. Je suis actuellement sous le coup d’une plainte en diffamation du sénateur PS Hussein Bourgi, pour une affiche qui le désigne comme complice du génocide en Palestine. Ces gens sont coupables non seulement par leur refus de dénoncer le génocide, mais aussi par le harcèlement juridique qu’ils emploient contre ceux qui le dénoncent. Carole Delga, présidente PS du Conseil Régional Occitanie, proposait quelques jours après le 7 octobre et le déclenchement de l’offensive militaire israélienne sur la bande de Gaza d’interdire les rassemblements de soutien à la Palestine. BDS 34 demande à la mairie de Montpellier la suspension du jumelage avec la ville israélienne de Tibériade, et à la Chambre de Commerce et d’Industrie celle de tous les accords économiques avec Israël. À l’initiative de Frêche, Montpellier est la seule ville de France où se célèbre une « Journée de Jérusalem réunifiée », tous les ans au mois de juin, laquelle réclame l’annexion de Jérusalem Est par Israël, ce qui est contraire au droit international. »
Des étudiant.es du Comité de soutien universitaire à la Palestine ont ensuite expliqué contester les accords passés entre l’Université Paul Valéry et certaines universités israéliennes, ce qui a déjà donné lieu récemment à des mobilisations. « La présidence de Paul Valéry va recevoir quatre d’entre nous ce mardi 14 mai à 16h, nous appelons donc à un rassemblement pour soutenir nos revendications dès 15h devant l’Atrium, à l’entrée de la fac. »
La manifestation s’est ensuite mise en route, avec une énergie indéniable. Arrivée au Peyrou, on a pu entendre dans la foule des appels à perturber le passage de la flamme olympique ce lundi 13 mai pour contester la participation israélienne. De nombreux slogans ont aussi résonné tout au long du parcours appelant à boycotter des enseignes comme MacDo ou Carrefour, qui ont des partenariats avec Israël.
Le cortège est ensuite descendu le long du boulevard du Jeu de Paume, pour passer devant la gare Saint-Roch et remonter sur la Comédie via la rue de Maguelone. .
Au pied des Trois Grâces, une minute de silence a été observée pour rendre hommage aux victimes du génocide en Palestine.
Dans cet élan de renaissance du mouvement de solidarité avec la Palestine, de nouvelles actions vont être proposées prochainement.
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