Commando de la fac de droit : c’est définitif, Coronel de Boissezon est révoqué de l’Université

Elian Barascud Publié le 30 septembre 2024 à 15:01
L'intervention de Jean-Luc Coronel de Boissezon au "forum de la dissidence" en décembre 2022. (Capture d'écran)

Six ans après l’attaque d’un commando cagoulé sur des étudiants occupant un amphi à la fac de droit, le Conseil d’État a finalement rendu sa décision, en révoquant définitivement le très droitier professeur d’histoire du droit Jean-Luc Coronel de Boissezon. Il est donc interdit d’enseigner dans un établissement public

Il n’y a visiblement pas que les feuilles mortes qui tombent en automne… Dans une décision du 27 septembre, le Conseil d’État a définitivement révoqué le professeur d’histoire du droit Jean-Luc Coronel de Boissezon, par ailleurs condamné au pénal à un an de prison ferme pour sa participation à un commando cagoulé qui avait violemment expulsé d’un amphithéâtre des étudiants en lutte contre la loi ORE le 22 mars 2018.

Cette décision marque la fin d’un feuilleton administratif qui aura duré six ans : Coronel de Boissezon a d’abord fait l’objet d’une mesure de révocation par décision de la Section disciplinaire du Conseil académique de Sorbonne université en date du 11 janvier 2019. En appel, le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) statuant en matière disciplinaire avait, par une décision en date du 23 mars 2022, annulé le jugement de première instance et condamné le professeur à l’interdiction d’exercer toutes fonctions d’enseignement et de recherche dans tout établissement public d’enseignement supérieur pour une durée de quatre ans avec privation de la totalité du traitement. Un avis annulé par le Conseil d’État en janvier 2023, qui a jugé insuffisante la sanction infligée, renvoyant la décision au CNESER. 

Ledit CNESER, dans une décision rendue le 4 septembre 2023, avait fait fi de l’avis du Conseil d’État, et avait rendu la même décision qu’en mars 2022, à savoir une interdiction d’enseigner de quatre ans. Un nouveau pourvoi en cassation avait été effectué dans la foulée, et ce vendredi 27 septembre, le Conseil d’État a tranché définitivement : Jean-Luc Coronel de Boissezon ne pourra plus être professeur d’université.

Celui qui avait déjà des liens avec le groupuscule identitaire violent et raciste la Ligue du Midi a mené des activités politiques toujours très à droite ces dernières années : Il s’était reconverti comme prof à l’ISSEP, école privée lyonnaise dirigée par Marion Maréchal visant à former les cadres de la “nouvelle droite”, il avait participé en décembre 2022 à un “forum de la dissidence” avec toutes les têtes d’affiches de la mouvance identitaire et était devenu cadre de Reconquête, le parti d’Eric Zemmour. Au vu des derniers résultats électoraux de son leader et des multiples défections au sein du parti, on se demande si Coronel avait misé sur le bon cheval…

Nos articles sont gratuits car nous pensons que la presse indépendante doit être accessible à toutes et tous. Pourtant, produire une information engagée et de qualité nécessite du temps et de l’argent, surtout quand on refuse d’être aux ordres de Bolloré et de ses amis… Pourvu que ça dure ! Ça tombe bien, ça ne tient qu’à vous :


ARTICLE SUIVANT :

"Solidarité avec le peuple Libanais" : à Montpellier, les soutiens à la Palestine réagissent à l'extension du conflit