Montpellier. Sécurité globale : une mobilisation en demi-teinte et un appel à manifester le 12 décembre
Entre des dissensions et une interdiction préfectorale, la mobilisation de ce 5 décembre contre la loi « sécurité globale » laisse un goût d’inachevé à Montpellier. La contestation de l’État policier reste pour autant vivace : 600 personnes se sont réunies autour d’une conférence de presse sur la Comédie.
Réunis le 1er décembre pour organiser la journée du 5 décembre à Montpellier, les opposants à la loi « sécurité globale » se querellent. Le collectif « Danger Loi Sécurité Globale », cartel d’organisations de gauche, de groupes de gilets jaunes et d’organismes de presse, opte pour une zone autonome temporaire, l’après-midi sur la Comédie, avec des happenings, mobilisations visuelles et autres actions de sensibilisation. Sans appel à manifester. Principal argument mis en avant : la lutte contre cette loi doit s’inscrire dans la durée, il faut donc varier les formats.
Si la routine des manifestations du samedi a en effet contribué à essouffler les gilets jaunes, ce choix d’une non-manifestation pose question. Après une première mobilisation enthousiasmante le 21 novembre, une telle ardeur s’exprime dans les rues montpelliéraines le 28 novembre que la proposition de ne pas manifester paraît en décalage. Le 2 décembre, le collectif national contre la loi « sécurité globale » appelle d’ailleurs bien à manifester. Si bien qu’un groupe montpelliérain à la fibre gilets jaunes appelle à manifester le 5 décembre à 16h au départ de la Comédie.
Le 3 décembre, le président de la CCI de l’Hérault appelle à ne pas manifester et le 4 décembre, la préfecture interdit tout rassemblement dans l’Écusson le 5 décembre après-midi, au nom du Black Friday. Dans la foulée, le collectif « Danger Loi Sécurité Globale Montpellier » annule ses rassemblements pour les remplacer par un appel à tracter et une conférence de presse. Et les gilets jaunes de Prés d’Arènes relaient tardivement un appel à manifester à 11h au départ de la mairie. Une vraie pagaille.
Au final, une centaine de personnes manifestent le matin, de la mairie à Gambetta en passant par la gare.
Une mise en jambe avant le rendez-vous de l’après-midi sur la Comédie, qui rassemble, autour d’une conférence de presse, 600 personnes.
Pendant ce temps, un drone en papier mâché survole la foule.
Les députés ayant voté la loi sont littéralement affichés.
Cette mobilisation prouve qu’en dépit de tous les couacs organisationnels, le sujet continue de mobiliser à Montpellier. Un départ en cortège sauvage rassemblant quelques centaines de personnes s’esquisse en milieu d’après-midi.
Mais les nombreux cordons des forces de l’ordre empêchent toute déambulation. En fin d’après-midi, la manifestation se disperse.
La nouvelle encourageante, c’est qu’une nouvelle manifestation est prévue le 12 décembre ! Gageons que l’ampleur du mouvement au niveau national permettra de remettre les choses au clair dans le collectif montpelliérain. Comment accompagner efficacement le rythme d’une mobilisation très prometteuse ? Comment réagir dans le cas d’une nouvelle interdiction préfectorale ? Sur Paris, comme dans de nombreuses autres grandes villes, les opposants ne se sont pas organisés en fonction des désirs préfectoraux. De nombreuses personnes se sont exprimées pour contester les modalités de décision du collectif « Danger Loi Sécurité Globale Montpellier », qui ne laisse que très peu de place aux individus n’appartenant à aucune organisation. L’idée d’une assemblée populaire comme autre pôle de la lutte émerge. Quoi qu’il en soit, la mobilisation est loin d’être inachevée. Rendez-vous le 12 décembre !
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