Montpellier : potentiellement réintégré à la fac de droit en 2023, Coronel de Boissezon s’affiche avec l’extrême-droite identitaire
Le bon sens voudrait qu’il fasse profil bas en vue de son procès en appel le 9 décembre et sa potentielle réintégration à la fac de droit, mais l’un des auteurs de l’attaque du 22 mars 2018 dans un amphithéâtre préfère s’afficher dans un « forum de la dissidence » avec la fine fleur de l’extrême-droite française
En juin dernier, alors que la faculté de droit votait une motion pour s’opposer à la réintégration du professeur d’histoire du droit Jean-luc Coronel de Boissezon, impliqué dans une violente attaque menée par un commando d’extrême-droite en 2018, un universitaire faisait part de son inquiétude : « Monsieur Coronel est connu pour appartenir à des groupuscules qui violent la loi, ce qui est contraire aux valeurs de la laïcité ». Ses accointances avec La Ligue du Midi, groupuscule identitaire et violent, avaient d’ailleurs été démontrées.
Exclu de l’enseignement avec perte des droits à la retraite, le conseil national de l’éducation supérieure et de la recherche avait ramené sa sanction a 4 ans par une décision du 23 mai 2022. Si la fac peut se pourvoir en cassation pour contester cette décision, le pourvoi n’est pas suspensif, ainsi, Coronel pourrait reprendre ses fonctions en février 2023 à Montpellier, selon le procès verbal du conseil de la faculté de droit du 2 juin dernier, que nous avons pu consulter.
Mais voila qu’une nouvelle risquerait à nouveau de provoquer des remous à la faculté de droit : Coronel de Boissezon, dont le procès au pénal en appel pour des violences le soir du 22 mars 2018 est prévu le 8 décembre, est invité à un « forum de la dissidence » organisé le 3 décembre prochain en compagnie d’une partie de l’extrême-droite française. Son intervention portera sur « comment Faire face aux persécutions universitaires. »… Rien que ça…
Un « Forum » 100 % identitaire
Organisé par la fondation Polémia, un think tank identitaire crée par l’ancien conseiller politique de Eric Zemmour Jean-Yves Le Gallou (évidemment présent à l’évènement), le « forum de la dissidence », prévu le 3 décembre prochain à Paris, accueille des personnalités connues de la droite radicale pour évoquer la politique d’Emmanuel Macron.
En tête d’affiche, on retrouve Renaud Camus, théoricien du concept de « grand remplacement » reprise par Eric Zemmour durant sa campagne.
À ses côtés, Thaïs d’Escufon, ancienne porte-parole du groupuscule d’extrême-droite génération identitaire, connu pour ses actions anti-migrants dans les Alpes. On peut également citer son collègue Damien Rieu, ancien de génération identitaire et militant pour Eric Zemmour lors de la dernière présidentielle, ou encore Jean-Eudes Gannat, fondateur de l’Alvarium, groupuscule identitaire d’Angers, dissous en 2021.
Parmi les invités, quelques figures médiatiques de l’extrême droite seront également de la partie : Yann Vallerie, du média Breizh Info, connu pour son obsession sur l’immigration, l’avocat Pierre Gentillet, un chroniqueur régulier de Cnews partisan lui aussi de la théorie du grand remplacement, ainsi que Nicolas Faure, fondateur du site de « réinformation » Sunrise.
Alors que la faculté de droit de Montpellier craint des mobilisations étudiantes dans le cas d’un retour de Coronel en son sein, sa présence à un tel rassemblement risque bien d’attiser encore des tensions. Ce dernier passera en procès en appel le 9 décembre prochain pour sa participation au commando du 22 mars. Le Poing couvrira bien entendu l’évènement pour faire un compte-rendu.
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